Affaire Dominique GiroudUne opération de piratage rudimentaire, au rabais, selon lui
mf, ats
20.4.2021 - 17:59
L'informaticien accusé d'avoir tenté de pirater les ordinateurs de deux journalistes pour le compte de Dominique Giroud s'est défendu mardi de tout acte illégal devant le Tribunal de police de Genève. Il a relevé l'amateurisme de l'opération montée contre l'encaveur.
mf, ats
20.04.2021, 17:59
20.04.2021, 19:15
ATS
«Pour moi, c'était un traquenard dont la cible principale était Dominique Giroud et moi le dégât collatéral», a souligné cet homme de 41 ans, spécialiste du «piratage éthique». L'attaque informatique dont on l'accuse d'être l'auteur, il l'a qualifiée, lui, le fondateur de start-up, de «rudimentaire, de bâclée».
Elle a été mise sur pied par un «hackeur au rabais». Les autres coaccusés, un détective privé et ancien agent du service de renseignements de la Confédération, pointent pourtant l'informaticien du doigt. «Ils veulent me faire porter le chapeau» et ont eu tout le temps de se mettre d'accord, a-t-il expliqué.
Son travail pour Dominique Giroud consistait à éviter de «futures fuites». Pour ce faire, il a acheté deux ordinateurs et comptait enseigner à l'encaveur la façon de les utiliser en toute sécurité, car il était visiblement en délicatesse avec l'informatique. Il a indiqué avoir perçu 10'000 francs pour ce travail.
L'informaticien a admis que des réunions se sont déroulées entre les quatre coaccusés pendant lesquelles le piratage d'ordinateurs a été évoqué. Selon lui, une liste d'une dizaine de noms lui a été soumise. Il a demandé 3 millions de francs pour le tout. Une facture astronomique dont l'objectif était «que ce soit refusé».
Jeu trouble
Aussi jugé dans cette affaire, le détective privé a déclaré, de son côté, que le projet de piratage d'ordinateurs ne l'intéressait pas. Cet homme de 49 ans a été notamment questionné sur ses relations avec l'ancien journaliste de la RTS dont l'ordinateur devait être piraté et avec lequel il échangeait pourtant des informations.
«Je lui ai transmis des renseignements sur Dominique Giroud». Il était très insistant, a indiqué le détective privé en parlant de l'ancien rédacteur de la RTS. Ce dernier lui avait révélé qu'une de ses sources travaillait pour l'encaveur. «C'était donnant-donnant, même si j'ai plus donné que reçu», a déploré le prévenu.
Le détective privé ne se sent pas pour autant coupable d'avoir trahi Dominique Giroud. «Il a accepté mes excuses». L'accusé a conclu son interrogatoire en répétant qu'il a toujours désapprouvé ce projet de piratage d'ordinateurs et qu'à aucun moment il n'a participé à celui-ci.
Interrogé en qualité de personne appelée à donner des renseignements, l'ancien employé de la RTS a affirmé qu'il n'a jamais attendu d'être victime du piratage pour piéger Dominique Giroud. «Je ne savais pas que l'attaque allait arriver» au travers d'un courriel malveillant, a-t-il ajouté.
Le procès se poursuit mercredi avec deux témoins de moralité, qui seront suivis des réquisitions du premier procureur Stéphane Grodecki, puis des plaidoiries des avocats des parties plaignantes.