250'000 frs envolés! Victime d'un escroc, on lui refuse les prestations complémentaires

Sven Ziegler

11.2.2025

Une Argovienne de 70 ans a été victime d'une escroquerie sur Internet et a perdu 250'000 francs, croyant à une fausse romance. Maintenant, elle ne reçoit pas de prestations complémentaires à l'AVS - le tribunal considère que sa perte de fortune est de sa propre faute.

La femme a offert 250'000 francs à l'escroc.
La femme a offert 250'000 francs à l'escroc.
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Keystone-SDA, Sven Ziegler

Une retraitée argovienne, victime d'une escroquerie sur Internet, ne reçoit pas de prestations complémentaires à son AVS. Bien qu'elle ait perdu toute sa fortune suite à ce que l'on appelle une «romance scam», le tribunal des assurances d'Argovie considère que sa situation est due à sa propre faute.

La femme, aujourd'hui âgée de 70 ans, avait rencontré un prétendu partenaire sur une plateforme de rencontre. Pendant des mois, elle lui a transféré environ 250 000 francs à l'étranger - dans l'espoir d'un avenir commun. Mais l'homme n'existait pas et l'argent a été perdu.

L'argent compte toujours comme fortune

Après s'être retrouvée sans ressources, la retraitée a demandé des prestations complémentaires à l'Office des assurances sociales (SVA) du canton d'Argovie. Sa demande a toutefois été rejetée: les 250'000 francs continueraient à être considérés comme sa fortune. Seules les personnes dont la fortune nette est inférieure à 100'000 francs ont droit à des prestations complémentaires.

Le tribunal des assurances a confirmé cette décision. Selon le jugement, les biens donnés continuent d'être considérés comme des biens propres, pour autant qu'ils aient été donnés sans obligation juridique ou contrepartie. Cela vaut également pour les pertes involontaires - dans la mesure où une négligence grave est en jeu.

Le tribunal voit des signaux d'alarme clairs

Selon le tribunal, la retraitée aurait dû se rendre compte de la fraude. Il fait référence à plusieurs signaux d'alerte.

Les virements étaient effectués sur des comptes qui n'étaient pas au nom du prétendu partenaire. Une employée de la banque l'a mise en garde avec insistance dès la première transaction et l'a interrogée pendant une heure. D'autres banques ont refusé d'effectuer les paiements en raison de problèmes de sécurité.

Malgré ces conseils, la femme a continué à payer. Le tribunal a donc qualifié son comportement de «négligence grave »- et lui a refusé l'accès à l'aide publique.

Le jugement n'est pas encore définitif.