VesoulVesoul: deux ans ferme requis contre la femme qui a étouffé sa mère
ATS
12.10.2021 - 14:22
Une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont trois ans avec sursis, a été requise mardi à l'encontre d'une femme de 69 ans, accusée devant les assises à Vesoul d'avoir en 2017 étouffé avec un oreiller sa mère de 84 ans dont elle s'occupait à domicile.
Keystone-SDA
12.10.2021, 14:22
12.10.2021, 14:33
ATS
L'accusée «n'est pas une sainte, car une sainte ne tue pas», mais ce «meurtre s'inscrit dans son histoire», douloureuse, «qui atténuera sa peine, malgré l'atrocité du crime», a déclaré l'avocat général, Antoine Celle. Ce dernier a requis cinq ans d'emprisonnement, dont trois ans avec sursis, et deux ans de suivi socio-judiciaire.
Pendant deux jours d'audience devant la cour d'assises de Vesoul, les témoins ont décrit la dure vie de l'accusée, «esclave» d'une mère «méchante» et «tyrannique» depuis l'âge de ses 14 ans. Les avocats de la défense, Mes Alain Dreyfus-Schmidt et Patrick Uzan, ont plaidé l'acquittement, estimant que «sa responsabilité pénale était abolie».
Discernement altéré
L'expert psychiatre qui a examiné l'accusée a pour sa part conclu que son discernement était «altéré» et non «aboli», et qu'elle avait donc «la possibilité de choisir ce qui allait se passer».
Le matin du dimanche 16 avril 2017, la prévenue s'est rendue dans la chambre de sa mère, 84 ans, qu'elle accueillait dans sa maison de Dorans, près de Belfort, depuis une récente hospitalisation.
Sa mère lui a alors dit : «Je ne veux plus être chez toi», à elle qui s'en occupe depuis plus de 20 ans et «qui a sacrifié sa vie pour sa mère», constate l'avocat général. «C'est la goutte de trop qui fait déborder le vase. Les mots que sa mère a eus ont déclenché ses actes», ajoute-t-il, voyant dans «la vie de misère qu'elle a vécue» le mobile du crime.
«Elle a pris un sac, l'a enfoncé dans la gorge de sa mère, puis a pris un oreiller pour le mettre sur sa tête, la scène a duré dix minutes: forcément, il y a eu une volonté de tuer «, pointe le magistrat, contrairement à ce qu'affirme la défense.
Selon lui, les taches de sang retrouvées sur le lit de la victime et les égratignures sur les mains de la victime témoignent d'une scène d'une «réelle violence». «Par l'acquittement, je vous demande de lui donner ce geste d'amour dont sa mère l'a privée toute sa vie», a demandé Me Uzan aux jurés, plaidant pour «un verdict de coeur».