France Villejuif: perpétuité pour l'attentat avorté

ATS

5.11.2020 - 19:57

L'étudiant algérien, jugé pour un projet d'attentat contre une église de Villejuif, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris.
L'étudiant algérien, jugé pour un projet d'attentat contre une église de Villejuif, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris.
Source: KEYSTONE/AP/Francois Mori

L'étudiant algérien jugé pour un projet d'attentat contre une église de Villejuif, en région parisienne, en avril 2015, a été condamné jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris. Il avait assassiné une jeune femme.

Le jeune homme de 29 ans a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation dont celui d'assassinat terroriste. Sa peine est assortie d'une période de sûreté de 22 ans et d'une interdiction définitive de séjour sur le territoire français au terme de sa peine.

«On est arrivé au bout de ce qu'on pouvait faire pour Aurélie», a confié la mère d'Aurélie Châtelain, la jeune femme assassinée, juste après l'annonce du verdict. «Ça ne nous la rendra pas mais c'est ce qu'on attendait de la justice», a ajouté Marie-Evelyne Bantegnie, en pleurs. L'ancien compagnon d'Aurélie Châtelain, Mickael Bazin, s'est dit «soulagé» par le verdict conforme aux réquisitions du parquet.

«Je regrette amèrement»

L'accusé, debout dans son box, tête baissée, est resté de marbre à l'annonce de sa condamnation. «Je regrette amèrement mon parcours. Je culpabilise et je culpabiliserai toute ma vie pour ce parcours», avait-il déclaré dans la matinée avant que la cour se retire pour délibérer.

Comme à son habitude, depuis l'ouverture du procès le 5 octobre, le jeune homme n'avait pas eu un mot de compassion pour la famille de la victime. Il nie avoir commis ce meurtre qu'il met sur le compte d'un mystérieux complice dont aucune trace n'a été retrouvée par les enquêteurs.

Tout en reconnaissant avoir «adhéré» à «l'idéologie» de l'Etat islamique (EI), l'étudiant a affirmé durant son procès qu'il avait renoncé «à franchir le mur» de l'attentat. Devant les enquêteurs, il avait soutenu que son projet d'attaque contre une église était juste destiné à «faire peur» aux paroissiens.

Au cours des débats, il a raconté qu'il avait finalement renoncé à son projet d'attentat, «choqué» par la mort d'Aurélie Châtelain. Il avait aussi indiqué s'être volontairement blessé par balle à la cuisse pour échapper «aux représailles» de ses commanditaires en Syrie.

Blessé accidentellement

La version de l'accusation, validée par la cour d'assises, est que le jeune homme a bien abattu Aurélie Châtelain pour lui voler sa voiture et qu'il s'est blessé accidentellement en remettant l'arme à sa ceinture. Sa blessure l'a contraint à renoncer à son attentat.

Seules des traces ADN et du sang de l'étudiant ont été retrouvées dans la voiture d'Aurélie Châtelain et sur l'arme du crime. Un imposant arsenal a été en outre retrouvé dans le véhicule et au domicile de l'étudiant ainsi que du matériel de propagande de l'EI.

Un de ses complices, accusé de lui avoir fourni des gilets pare-balles, a écopé jeudi de 30 ans de réclusion dont une période de sûreté des deux-tiers. Ses deux autres complices ont été condamnés à 15 et 25 ans de réclusion.

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