TanzanieQuatre hommes condamnés à la perpétuité pour viol collectif
ATS
1.10.2024 - 06:53
Quatre hommes ont été condamnés en Tanzanie à la prison à perpétuité pour leur participation à un viol collectif qui a suscité l'indignation dans le pays après la publication d'une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, a annoncé lundi un responsable du parquet.
01.10.2024, 06:53
ATS
Le tribunal de Dodoma, la capitale politique, a également condamné chacun des accusés à verser un million de shillings tanzaniens (environ 330 euros) à la victime, désignée sous le nom de «XY» pour protéger son identité pendant toute la durée du procès qui s'est tenu à huis clos.
«Le procès s'est conclu aujourd'hui et les quatre (accusés) ont été condamnés à la prison à vie», a déclaré lundi Renatus Mkude, le directeur-adjoint des poursuites pénales.
Les quatre suspects, arrêtés le 9 août, ont comparu à partir de la mi-août et ont plaidé non coupable.
Le parquet a présenté 18 témoins et mis en avant 12 pièces de preuves.
Godfrey Wasonga, l'un des avocats de la défense, a déclaré être prêt à faire appel «si les accusés en font le choix».
«Il y a plusieurs défaillances juridiques dans l'acte d'accusation que la cour n'a pas considérées», a-t-il dit.
L'agression a été révélée après un message posté sur X le 4 août par Boniface Jacob, ancien maire d'Ubungo, un district de la capitale économique Dar es Salaam, évoquant ce viol filmé, en taguant la présidente Samia Suluhu Hassan et la police nationale.
Il affirmait que ce viol collectif avait eu lieu à Dar es Salaam et que les agresseurs étaient, sans donner de preuves, des soldats de l'armée tanzanienne.
Banalisation condamnée
Après enquête, la police a affirmé que les faits se sont déroulés en mai à Dodoma, mais sans donner de détails sur les fonctions occupées par les hommes impliqués.
La police a présenté des excuses après des déclarations de la commandante de la police régionale de Dodoma, Theopista Mallya, qui a affirmé dans un journal local que la victime était «une travailleuse du sexe» et que les faits avaient été commis par des «ivrognes ordinaires».
«Le fait que quelqu'un se livre au travail du sexe justifie-t-il d'être soumis à des actes de violence comme le viol?», s'est notamment indignée l'ONG Centre juridique et des droits humains dans un communiqué.
La militante Maria Sarungi a, elle, accusé la police de vouloir dissimuler l'implication de soldats. «La police semble vouloir écarter cette affaire comme si ces hommes n'étaient que des ivrognes 'ordinaires' qui violent une prostituée – donc c'est OK?», a-t-elle posté sur X, ajoutant: «Un viol est un viol!».