Viols de Mazan«Des vidéos qui font froid dans le dos»: une peine alourdie à 12 ans requise contre l'accusé
ATS
9.10.2025 - 11:47
Le parquet français a requis douze ans de réclusion jeudi contre l'unique accusé ayant fait appel de sa condamnation dans le dossier des viols de Mazan. Il est accusé d'avoir agressé sexuellement Gisèle Pelicot.
Le prévenu, qui fait appel de sa condamnation, comparaît devant le tribunal correctionnel de Gard, à Nîmes, en France, le 9 octobre 2025.
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09.10.2025, 11:47
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En première instance, il avait été condamné à neuf ans de prison après que le parquet en avait réclamé douze.
«Le viol, c'est comme une petite mort qui est des plus sournoises. Qui est une destruction au compte à rebours et à ce titre la peine ne peut être qu'à hauteur de la gravité des faits», a justifié l'avocat général Dominique Sié.
Il a expliqué qu'il s'agissait d'un homme «totalement responsable de ses actes» qui «a dénié l'humanité de Mme Pelicot» et a «participé comme tous les autres à une oeuvre de destruction massive d'une femme livrée en pâture».
Il y a un an, 51 hommes avaient été condamnés dans ce dossier qui a bouleversé le monde entier. Mme Pelicot avait été violée pendant une décennie par des dizaines d'inconnus à l'instigation de son mari, Dominique Pelicot, qui la droguait préalablement.
Des preuves
Tout au long de son réquisitoire, l'avocat général a fustigé sa «position de dénégation de toute responsabilité», malgré les preuves, notamment des vidéos qui «font froid dans le dos, désespérantes».
«Les actes sexuels commis sur personne endormie sont constitutifs du viol car la victime n'a pas été en mesure d'exprimer» son consentement, a-t-il martelé, contredisant la défense de l'accusé qui estime qu'il n'avait «jamais eu l'intention» de violer Mme Pelicot car il pensait participer à un jeu libertin.
Un point balayé par M. Sié qui a rappelé que «l'intention en droit, ce n'est pas le projet mais la commission de l'acte».
Se tournant à nouveau vers Gisèle Pelicot, il a affirmé que «la honte, elle n'a pas encore changé de camp. La société, peut-être, est en train de le faire dans le cadre de cette conscience collective. Peut-être pas par vous, vous n'êtes pas une icône comme vous dites, mais par l'exposition de ce dossier».
Le verdict est attendu dans l'après-midi. L'accusé risque à nouveau la peine maximale de 20 ans de réclusion.