Technologies Washington accélère l'enquête sur les GAFAM

ATS

11.2.2020 - 21:10

La question reste entière sur la possibilité que la FTC procède à l'examen de l'acquisition d'Instagram et de WhatsApp par Facebook (image d'illustration).
La question reste entière sur la possibilité que la FTC procède à l'examen de l'acquisition d'Instagram et de WhatsApp par Facebook (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/AP/PATRICK SISON

L'étau se resserre sur les géants de la tech Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, soupçonnées de ne pas respecter les règles de la concurrence aux Etats-Unis: les autorités américaines vont passer au crible leurs acquisitions des dix dernières années.

L'agence chargée de la protection des consommateurs et de la concurrence (FTC) a formellement sommé ces entreprises, rassemblées sous l'acronyme GAFAM, de fournir des informations et des documents relatifs à leurs transactions effectuées entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2019, a-t-elle indiqué mardi dans un communiqué.

L'agence n'a pas cité d'opérations en particulier. Elle invoque en revanche le fait que ces entreprises ne se seraient pas conformées à la réglementation qui exige de déposer des documents auprès des autorités veillant à la non-concurrence.

La FTC entend donc déterminer si celles-ci ont pu nuire à la concurrence et aux consommateurs. «Les entreprises de technologies numériques représentent une part importante de l'économie et de nos vies quotidiennes», a justifié son président Joe Simons, cité dans le communiqué.

Possible «dénonciation» d'accords

Devançant les critiques sur un effet d'annonce, il a assuré, lors d'une conférence de presse téléphonique, que cette mesure pourrait conduire à des actions. «Cela pourrait entraîner la dénonciation» des accords passés, a-t-il dit sans nommer les opérations concernées.

La question reste entière sur la possibilité que la FTC procède à l'examen de l'acquisition d'Instagram et de WhatsApp par Facebook ou le rachat par Google du fabricant de maisons intelligentes Nest, précédemment autorisées par les autorités antitrust.

Des experts des questions de monopole soulèvent les questions juridiques et pratiques d'une éventuelle tentative de «dénoncer» les acquisitions passées.

Doutes

Certains analystes ont minimisé mardi la probabilité que l'examen de la FTC conduise à une action majeure. «Il est beaucoup trop tôt pour spéculer sur la question de savoir si cela conduira à des poursuites en vue de défaire des accords. Celles-ci sont rares et difficiles», a ainsi estimé Avery Gardiner, un ancien avocat du ministère de la Justice chargé des ententes et de l'antitrust, désormais membre du Center for Democracy & Technology.

Les investigations se sont multipliées ces dernières années sur ces géants sans toutefois pour l'heure les inquiéter. Au niveau fédéral, une vaste enquête sur d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles des géants de la Silicon Valley, Google, Apple, Facebook, Amazon, a ainsi été lancée fin juillet 2019 par le ministère américain de la Justice.

Amazon et Apple sont tout particulièrement dans la ligne de mire des Etats. Leurs détracteurs font valoir qu'Amazon occupe une place dominante dans le commerce en ligne, tandis qu'Apple désavantagerait ses rivaux qui proposent leurs services sur l'App Store.

L'initiative de la FTC intervient alors qu'au Congrès, la commission judiciaire de la Chambre des représentants enquête, elle aussi, sur les pratiques des GAFA.

L'agence mène par ailleurs une enquête séparée sur Facebook et les effets sur les concurrents du rachat d'Instagram et de WhatsApp. Le premier réseau social au monde a toujours rejeté les accusations de monopole, arguant que les consommateurs avaient de nombreux choix sur la façon d'interagir en ligne.

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