YouTube France a annoncé avoir clôturé vendredi la chaîne du vidéaste d'extrême droite Papacito, qui s'en était récemment pris à un élu d'un petit village de Tarn-et-Garonne. Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, avait 260.000 abonnés sur YouTube et Instagram.
L'influenceur, déjà banni de Twitter en 2021, avait diffusé fin mai une série de vidéos sur YouTube, s'en prenant au maire de Montjoi Christian Eurgal, placé sous protection policière à la suite de menaces de mort consécutives à cette diffusion.
«Le harcèlement et le cyberintimidation ne sont pas autorisés sur YouTube et nous avons des règles claires qui interdisent les contenus dans lesquels des insultes ou des menaces sont proférées de manière répétée ou malveillante à l'encontre d'individus», a expliqué YouTube France dans son communiqué.
«Après examen, nous avons supprimé plusieurs vidéos de la chaîne de Papacito pour violation de ce règlement», a ajouté la plateforme, en rappelant qu'elle prévoit trois avertissements successifs avant clôture.
Une France qui «se gauchise» et se «féminise»
Papacito, de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, avait 260.000 abonnés sur YouTube et Instagram.
Il s'en est pris au maire sans étiquette de Montjoi, petite commune de 190 habitants, dans une vidéo où il qualifiait l'élu, âgé de 75 ans, de «fouine» qu'il faudrait chasser du village.
Dans sa vidéo intitulée «Infestation de fouines à Montjoi», vue plus de 478.000 fois sur Youtube, l'influenceur prenait le parti d'un éleveur de porcs du village, en litige avec son voisin britannique sur l'utilisation d'un chemin.
Des menaces de mort avaient ensuite été proférées par mail envers l'élu, sur la messagerie téléphonique de la mairie ou sur les réseaux sociaux notamment.
L'influenceur s'était fait remarquer en juin 2021 pour avoir simulé l'exécution d'un électeur LFI, suscitant une réaction immédiate d'indignation de Jean-Luc Mélenchon mais le soutien d'Eric Zemmour. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour «provocation» au meurtre.
Papacito n'a cependant jamais été condamné et s'inscrit dans la mouvance de plusieurs YouTubeurs, dénonçant une France qui «perd ses valeurs», «se gauchise» et se «féminise», propageant sur YouTube des idées de droite radicale, assises sur un discours viriliste et provocateur.
AFP