Selon un journal britannique Zurich serait la nouvelle «capitale du sexe en Europe»

zis/Trad

7.2.2024

Le commerce du sexe en Suisse fait la une des journaux internationaux. Un journal britannique se penche sur les «côtés sombres» de Zurich.

Une prostituée dans un établissement de Zurich : selon les Britanniques, la ville serait la nouvelle «capitale du sexe en Europe». (image symbolique)
Une prostituée dans un établissement de Zurich : selon les Britanniques, la ville serait la nouvelle «capitale du sexe en Europe». (image symbolique)
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Zurich, nouvelle capitale européenne du sexe? Le journal britannique «The Sun» dresse un tableau sombre de la prostitution en Suisse. Si l'on en croit le journal, notre pays est en proie à «des gangs cruels qui font passer les frontières à des femmes sans défense et les forcent à vendre leur corps».

La prostitution, selon la journaliste, est la «face cachée» de Zurich. L'auteure de l'article s'est entretenue avec une ex-prostituée. «Chaque soir, mon âme mourait dans ces rues. J'allais dans des pièces avec des hommes dégoûtants». Parfois, des pères étaient venus avec leurs fils. «Certains étaient pervers, d'autres comme des animaux».

L'ancienne prostituée raconte qu'elle avait toujours son téléphone portable à proximité, «au cas où un client deviendrait violent». Elle n'a connu que peu de respect, «peut-être un client sur cent se comportait-il correctement avec moi». Elle vivait dans la peur permanente.

La drogue pour tenir le coup

Selon le «Sun», de nombreuses femmes ne sont pas venues en Suisse par choix. Beaucoup sont originaires d'Europe de l'Est. Une travailleuse du sexe raconte que les prostituées doivent parfois travailler 20 heures par jour avec les salaires les plus bas.

«Cela signifie qu'elles doivent voir un grand nombre d'hommes chaque jour pour payer leur loyer avant d'avoir elles-mêmes de l'argent pour se procurer de la nourriture ou l'envoyer chez elles», explique un responsable de l'organisation Heartwings, qui veut aider les prostituées à quitter le commerce du sexe.

La consommation de drogues est également fréquente. Pour que les femmes «puissent faire face à leurs longues heures de travail et aux douleurs du travail quotidien», il n'est pas rare qu'elles aient recours à la cocaïne et au speed.

Selon le responsable de Heartwings, de nombreuses prostituées sont dépendantes de l'alcool et de la drogue.

Des bandes opérant illégalement à la Langstrasse?

Enfin, toujours selon le «Sun», la prostitution est également très répandue à Genève. De nombreux clients sont britanniques. Les prostituées racontent à la journaliste britannique que ces derniers sont plus polis que les autres clients. «Ils sont aussi souvent très nerveux - et ont tendance à être un peu ivres».

A Zurich, le bannissement de la prostitution de rue et la construction des «sex-boxes» à Altstetten ont, selon le journal, ouvert la voie à des gangs opérant illégalement. Par exemple dans la Langstrasse. «Tous les quelques centaines de mètres», comme le décrit la journaliste, «on peut voir un proxénète endurci qui surveille de près ses filles». Pour elle, c'est clair: Zurich est «la nouvelle capitale européenne du sexe».