Plus de cinquante personnes ont été blessées mercredi dans une attaque nocturne de missiles sur Kiev, bilan le plus lourd depuis des mois et nouvelle illustration de la pression militaire croissante de la Russie.
"Bien sûr, on ne peut pas gagner sans aide", a dit M. Zelensky lors d'une conférence de presse après une réunion avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.
L'attaque sur Kiev dans la nuit de mardi à mercredi est la plus lourde depuis des mois, faisant plus de 50 blessés.
53 blessés à Kiev – L'Ukraine en quête d'aide - Gallery
"Bien sûr, on ne peut pas gagner sans aide", a dit M. Zelensky lors d'une conférence de presse après une réunion avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.
L'attaque sur Kiev dans la nuit de mardi à mercredi est la plus lourde depuis des mois, faisant plus de 50 blessés.
L'Ukraine est sur la défensive depuis l'échec de sa contre-offensive estivale, d'autant plus que les Occidentaux, Américains en tête, tergiversent désormais sur l'ampleur de l'aide politique, militaire et financière à apporter à leur allié ukrainien.
La défense antiaérienne a abattu les dix missiles balistiques lancés vers 03h00 (02h00 suisses) sur Kiev mais les débris sont retombés sur des zones habitées, notamment un hôpital pédiatrique. Aucun mort n'est à déplorer et le centre hospitalier continue de fonctionner.
En revanche, 53 personnes ont été blessées à travers la ville, dont 20 ont été hospitalisées, parmi lesquelles deux enfants, selon le ministère de la Santé. Cela faisait des mois que Kiev n'avait pas enregistré un tel bilan.
L'attaque a été sans doute lancée avec des missiles 48N6, a déclaré le chef de l'administration présidentielle ukrainienne.
Selon des médias ukrainiens, seuls des systèmes anti-aériens Patriot et SAMP/T parviennent à détruire de tels projectiles, or l'Ukraine n'en possède que quatre.
En outre, au moins neuf drones russes de type Shahed ont été lancés sur Odessa tard mardi soir et ont aussi été abattus.
Près de ce grand port du Sud ukrainien, un grand hangar contenant des camions et voitures a été détruit avec des fragments de ce qui semble être un drone Shahed gisant à proximité, a constaté une journaliste de l'AFP.
Poutine confiant
«Il s'est avéré que lorsque les drones ont été abattus, ils n'ont pas tous été complètement détruits», a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole de l'armée dans le Sud.
Selon elle, un atelier de réparation automobile a pris feu, blessant deux employés. Un autre drone a touché des installations portuaires, déjà ciblées à plusieurs reprises.
La Russie n'a pas communiqué sur ces frappes. Mais le ministère de la Défense affirme mercredi que l'aviation, des drones, des missiles et l'artillerie ont détruit à une date et en des lieux indéterminés des entrepôts de munitions ainsi que des sites de construction de drones.
Depuis l'automne, Moscou multiplie les attaques et veut frapper fort au moment où la volonté des Occidentaux de soutenir l'Ukraine semble faiblir.
La visite mardi du président Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis en a été l'illustration, avec les républicains bloquant toute nouvelle assistance dans le cadre d'un bras de fer avec le président Joe Biden.
Le dirigeant ukrainien, soucieux de sécuriser des moyens pour combattre l'invasion russe en 2024, a continué une tournée internationale mercredi.
Il était à Oslo pour rencontrer les dirigeants des cinq pays nordiques, des alliés et donateurs.
L'Ukraine «ne peut pas gagner sans aide», a-t-il martelé.
Dans une lettre ouverte publiée dans le Financial Times, les cinq dirigeants nordiques ont fait valoir que «la guerre ne se gagne pas sans armes».
Vladimir Poutine parie sur l'essoufflement du soutien occidental, et a complètement réorienté son industrie sur la production militaire. Se montrant toujours plus confiant, le Kremlin a qualifié de «fiasco» l'aide américaine à Kiev.
A Avdiïvka, 51 attaques
Volodymyr Zelensky, bien conscient qu'une défaillance américaine minerait le soutien de ses autres alliés a réclamé «un signal très fort d'unité» face à «l'agresseur».
En Europe, plusieurs dirigeants ont martelé leur soutien à la cause ukrainienne, à l'instar du nouveau premier ministre polonais Donald Tusk mardi et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mercredi.
A la veille d'un sommet crucial à Bruxelles qui doit décider de nouvelles aides à Kiev et de l'ouverture officielle de négociations d'adhésion avec ce pays, le président français Emmanuel Macron a appelé mercredi l'Union européenne, à être «au rendez-vous du soutien entier et durable à l'Ukraine».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a dit aussi vouloir un «soutien financier durable» de l'UE. «Il en va de la sécurité de l'Europe et c'est une priorité pour l'Allemagne», a-t-il ajouté.
Sur le front, long de quelque 1000 kilomètres, les forces russes multiplient aussi les attaques, à l'Est comme au Sud.
La ville d'Avdiïvka en particulier fait l'objet depuis octobre d'une offensive russe. Selon un rapport quotidien matinal de l'armée ukrainienne, «51 assauts ennemis (y) ont été repoussés».
Les Ukrainiens disent également repousser des attaques autour de Robotyné, village méridional qui avait été libéré cet été, suscitant l'espoir, déçu depuis, d'une percée. Des attaques russes ont aussi visé le nord-est, près de Koupiansk et Lyman, selon Kiev.
Enfin, les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont dit aider le premier opérateur mobile du pays, Kyivstar, à remettre en route ses services, toujours paralysés, au lendemain d'un piratage imputé à des hackers du renseignement militaire russe.