PrésidentielleA des milliers de kilomètres de Paris, Anne Hidalgo tacle Macron
AFP
14.2.2022
En déplacement en Martinique, Anne Hidalgo a dénoncé dimanche «l'inaction climatique» d'Emmanuel Macron sur les sargasses, ces algues toxiques qui prolifèrent sur le littoral des Antilles.
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14.02.2022, 11:40
14.02.2022, 13:21
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En compagnie du maire de la commune du Robert (est de la Martinique), Alfred Monthieux, la candidate socialiste a embarqué dans un petit bateau pour constater dans la baie l'ampleur du phénomène et le travail du «sargator», une barge achetée par la commune pour le ramassages de ces algue.
Les sargasses, qui prolifèrent dans la région caribéenne depuis 2011, dégagent quand elles pourrissent sur le rivage des émanations nauséabondes et toxiques qui peuvent mettre en danger la santé des riverains et découragent les touristes.
«Il faut que la France se saisisse de ce problème et cesse de le traiter par le mépris et l'ignorance», a-t-elle estimé, dénonçant «l'inaction du chef de l'Etat, qui n'impulse plus rien en matière écologique». «Je pense qu'on va pouvoir se coordonner avec les collectivités de Martinique et de Guadeloupe, pour aller, comme nous sommes en train d'y travailler à Paris avec d'autres communes, réclamer la réparation de l'Etat pour son inaction climatique», a-t-elle affirmé.
«Les pollueurs on les connait»
La saison des sargasses débute à peine et «pour l'instant, elles ne sont pas trop présentes», mais «dans trois semaines on sera en plein dedans», lui a expliqué Bruno Leconte, référent sargasse de la commune. «Un bateau comme ça, ça coute 200'000 euros, explique-t-il. «Une partie est prise en charge par l'Etat mais l'Etat ne paye pas tout de suite», ajoute le maire Alfred Monthieux.
«Les pollueurs on les connait», a affirmé Anne Hidalgo: «c'est l'Etat du Brésil, avec (Jair) Bolsonaro, puisque tout ça vient de la déforestation du Brésil, qu'il autorise à haute dose, et aussi de grands groupes industriels qui participent à cette déforestation».
La candidate a plaidé pour que la France prenne «le leadership international sur la question de la justice climatique», et défendu «la création d'un tribunal pénal international et du crime d'écocide» pour «sanctionner les pollueurs».
«On se retrouve ici, à des milliers de kilomètres, à être obligé de gérer de façon artisanale» avec «une aide de l'Etat extrêmement faible», a-t-elle dénoncé. La candidate socialiste souhaite «donner aux collectivités locales, les compétences, les pouvoirs et les moyens financiers pour agir».