Une guerre douce Adieu Coca et McDo ? Le boycott du «made in USA» s’intensifie

Face aux controverses politiques de Donald Trump, un tiers des Français boycotte désormais les produits américains. Ce mouvement inédit touche également d’autres pays européens, où les citoyens s’organisent massivement via les réseaux sociaux… américains.

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Nicolas Barman, Agence France-Presse

27.03.2025, 10:07

27.03.2025, 10:09

Barman Nicolas

Selon une récente étude de l’Ifop pour NYC.fr, 32 % des Français déclarent éviter les marques américaines en signe de protestation.

Coca-Cola (48 %) et McDonald's (44 %) figurent en tête des entreprises visées, devant Starbucks, KFC, Tesla et X, ces deux dernières étant directement associées à Elon Musk, proche conseiller de Trump.

La contestation dépasse l’opposition personnelle à l’ancien président américain : 62 % des boycotteurs français privilégient désormais des produits européens, combinant patriotisme économique et rejet des politiques américaines.

Des produits européens estampillés d'une étoile

Cette dynamique de boycott se retrouve aussi dans les pays scandinaves. En Suède, environ 29 % de la population suit une démarche similaire, largement relayée par des groupes Facebook tels que « Bojkotta varor fran USA », fort de plus de 63'000 membres.

Au Danemark, des distributeurs marquent même les produits européens d'une étoile spéciale, facilitant le choix des consommateurs déterminés à éviter les marques américaines.

«C'est un peu ironique d'inciter au boycott sur Facebook»

Cependant, le boycott systématique des produits américains demeure difficile dans un monde très influencé par les États-Unis.

Depuis une semaine, Agneta Gottberg Henriksson, évite de dépenser le moindre centime pour des produits américains. Contactée par AFP, elle reconnaît que ce n'est pas toujours simple, surtout quand il s'agit de technologie.

«C'est un peu ironique car ce groupe qui incite au boycott est principalement actif sur Facebook. On aimerait vraiment le boycotter» mais trouver une alternative à ce réseau social, contrôlé par Meta, est quasi-impossible, argue-t-elle auprès de l'AFP.

Et cette paire de Nike ?

La liste de conseils « anti-USA » est également compliquée à appliquer.

Près d'investir dans une Tesla? Préférez une Peugeot fabriquée en France. Oubliant que son actionnaire Stellantis est coté à New York.

Et cette paire de Nike? Troquez-les contre des Salomon, du groupe finlandais Amer Sports. Egalement coté à New York...

Tourner le dos aux géants américains est donc un défi permanent, tant ces marques imprègnent le paysage.

56% des Canadiens ont annulé leurs voyages aux USA

Au Canada, une autre facette de cette contestation apparaît clairement dans le secteur du tourisme. D'après un sondage Abacus Data, 56 % des Canadiens ont annulé ou modifié leurs voyages aux États-Unis, entraînant une chute de 40 % des réservations et un taux d'annulation de 20 % pour les séjours prévus.

Ainsi, le boycott ne se limite pas à la consommation courante mais s’étend également aux choix touristiques, marquant un signal fort de désapprobation envers la politique américaine sous l’influence de Trump.

Des mouvements qui influencent peu les ventes

L’impact économique réel de ce boycott reste toutefois incertain. Selon Olof Johansson Stenman, économiste à l'université de Göteborg, l’expérience montre que ces mouvements, généralement éphémères, influencent peu durablement les ventes.

Mais l’engagement reste symboliquement fort, et de nombreux Français affirment vouloir maintenir leur boycott dans les mois à venir.