Algérie Algérie: 3 ans de prison pour des «mèmes» sur internet

ATS

4.1.2021 - 12:02

Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation antirégime «Hirak», a été condamné lundi à trois ans de prison ferme pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion, selon une ONG et un avocat.

Le parquet de Sétif avait requis cinq ans de prison contre Walid Kechida, 25 ans, accusé d'«offense au président», «aux préceptes de l'islam» et d'"outrage à corps constitué».
Le parquet de Sétif avait requis cinq ans de prison contre Walid Kechida, 25 ans, accusé d'«offense au président», «aux préceptes de l'islam» et d'"outrage à corps constitué».
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«Walid Kechida est condamné malheureusement à 3 ans de prison ferme assorti d'une amende. L'heure est très grave au moment où on s'attendait à sa libération aujourd'hui, voire même une relaxe», a déclaré à l'AFP Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d'opinion en Algérie.

«Maintenant on doit se mobiliser tous aux côtés des avocats au procès en appel», a ajouté M. Tansaout.

Cette lourde sentence a été confirmée par l'un des avocats, Me Moumen Chadi.

Le parquet de Sétif (nord-est) avait requis cinq ans de prison contre M. Kechida, 25 ans, accusé d'«offense au président», «aux préceptes de l'islam» et d'«outrage à corps constitué».

Militants et opposants poursuivis

Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention provisoire depuis plus de huit mois pour avoir publié des «mèmes», des images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux, et touchant aux autorités et à la religion.

De nombreux opposants et militants du «Hirak» ont été arrêtés, jugés et condamnés en Algérie dans un climat de répression à l'encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs.

Selon le CNLD, les interpellations et arrestations ciblant les militants antirégime sont quotidiennes malgré l'arrêt des manifestations hebdomadaires du «Hirak» depuis la mi-mars à cause de la pandémie de Covid-19.

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