Amnistie sur l'Irlande du Nord L'Irlande va attaquer le Royaume-Uni à la CEDH

ATS

20.12.2023 - 16:57

Le gouvernement irlandais a annoncé mercredi attaquer le Royaume-Uni devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour sa loi d'amnistie controversée qui vise à abandonner les poursuites contre ceux qui ont combattu pendant les «Troubles» en Irlande du Nord.

Pour le chef de la diplomatie irlandaise Micheal Martin, "le gouvernement britannique a éliminé la voie politique" en votant sa loi d'amnistie controversée (archives).
Pour le chef de la diplomatie irlandaise Micheal Martin, "le gouvernement britannique a éliminé la voie politique" en votant sa loi d'amnistie controversée (archives).
ATS

Keystone-SDA

Le ministre irlandais des Affaires étrangères Micheal Martin a affirmé dans un communiqué que les dispositions de cette loi votée en septembre par le Parlement britannique étaient «incompatibles avec les obligations du Royaume-Uni» envers la Convention européenne des droits de l'homme.

Ce texte très controversé permet notamment d'abandonner les poursuites contre les soldats britanniques et les paramilitaires qui décideront de coopérer avec les autorités.

Il est vivement critiqué par les familles des victimes du conflit qui a opposé loyalistes et républicains pendant trois décennies, jusqu'en 1998, ainsi que par des organisations de défense des droits humains, les partis politiques nord-irlandais et le gouvernement irlandais.

Voie juridique

«La décision du gouvernement britannique (...) d'adopter une législation unilatéralement, sans répondre efficacement aux préoccupations légitimes que nous et beaucoup d'autres avons manifestées, ne nous laisse que peu d'options», a déclaré Micheal Martin.

Avec cette loi, «le gouvernement britannique a éliminé la voie politique et ne nous laisse que cette voie juridique», a-t-il affirmé, disant «regretter» que l'Irlande se retrouve dans cette situation après avoir exprimé ses inquiétudes à maintes reprises.

Le Conseil de l'Europe, chargé de faire appliquer la Convention européenne des droits de l'homme, avait lui-même fait part de ses doutes quant à la compatibilité de ce texte.

«De sérieuses réserves concernant cette législation ont également été émises par un certain nombre d'observateurs internationaux», a quant à lui insisté Micheal Martin, citant notamment le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.