Etats-Unis Appel à la destitution du président Trump

ATS

20.4.2019 - 00:41

L'influente sénatrice américaine Elizabeth Warren accuse Donald Trump d'avoir abusé de ses pouvoirs pour entraver l'enquête russe (archives).
L'influente sénatrice américaine Elizabeth Warren accuse Donald Trump d'avoir abusé de ses pouvoirs pour entraver l'enquête russe (archives).
Source: KEYSTONE/AP/CHARLES KRUPA

La sénatrice américaine Elizabeth Warren, candidate démocrate à la présidentielle des Etats-Unis de 2020, a appelé vendredi à lancer une procédure de destitution contre le président américain Donald Trump. Elle s'appuie sur les conclusions de l'enquête russe.

A l'issue de sa longue enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016, le procureur spécial Robert Mueller a conclu qu'il n'y avait pas eu d'entente entre l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou. Il ne l'a, en revanche, pas blanchi des soupçons d'entrave à la justice.

M. «Mueller a placé la prochaine étape entre les mains du congrès», qui a le pouvoir d'enquêter, a écrit Elizabeth Warren sur Twitter. «La bonne façon d'exercer cette autorité, c'est la destitution».

«Ignorer les tentatives répétées d'un président pour entraver une enquête portant sur sa propre attitude déloyale infligerait un dommage profond et durable à ce pays et cela suggérerait qu'aussi bien le président actuel que les prochains seraient libres d'abuser de leurs pouvoirs de cette façon», écrit la sénatrice progressiste.

Dans un Parlement américain divisé, cette procédure a, en l'état, peu de chances d'aboutir.

Romney «écoeuré» et «consterné»

Depuis la publication du rapport Mueller, jeudi, plusieurs élus de l'aile la plus à gauche du parti démocrate agitent la menace d'une procédure de destitution. Mais les chefs ont jusqu'ici écarté clairement cette option potentiellement explosive, appelant plutôt à battre Donald Trump dans les urnes en 2020.

Forts d'une majorité à la chambre basse, les démocrates sont en position d'y voter sa mise en accusation. Mais c'est au Sénat, contrôlé par les républicains, qu'il reviendrait ensuite de faire le procès du président, où il faudrait, afin de le condamner, une majorité des deux tiers.

Compte tenu de sa grande popularité auprès de la base républicaine, et des élus, il semble très difficile aujourd'hui que les démocrates parviennent à convaincre la vingtaine de sénateurs républicains nécessaires à une éventuelle condamnation.

L'une des très rares voix républicaines à s'élever contre le président, l'ex-candidat à la présidentielle américaine de 2012 Mitt Romney, a éreinté vendredi Donald Trump après les conclusions de l'enquête russe. Il s'est dit «écoeuré» par la conduite de la Maison-Blanche et «consterné» par les contacts de son équipe de campagne avec Moscou.

«Lire ce rapport, c'est faire le sombre constat d'à quel point nous nous sommes éloignés des aspirations et principes des fondateurs» des Etats-Unis», conclut-il.

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