Internet Appel contre les contenus violents en ligne

ATS

15.5.2019 - 17:39

«L'appel de Christchurch» a été initié par la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et le président français Emmanuel Macron.
«L'appel de Christchurch» a été initié par la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et le président français Emmanuel Macron.
Source: KEYSTONE/EPA/JULIEN DE ROSA

Vingt-six pays et géants d'Internet ont rallié mercredi «l'appel de Christchurch» pour lutter contre les contenus en ligne terroristes ou extrémistes violents. Cet appel a été lancé deux mois après la diffusion en direct sur Facebook de l'attaque contre des mosquées.

Par cet appel, les plateformes internet, dont les leaders Facebook et Google ainsi que leurs filiales WhatsApp, Instagram et YouTube, s'engagent à prévenir le téléchargement et la diffusion de ces contenus, y compris par «leur retrait immédiat et permanent», précise l'appel publié par l'Elysée.

Ceci dans le respect des «libertés fondamentales» avec des procédures d'appel en cas de contestation, précise le texte, initié par le président français Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.

A peine retirés, déjà republiés

Les entreprises s'engagent aussi à prendre des mesures immédiates pour «atténuer les risques» liés à la diffusion en direct de ces contenus, grâce à leur identification et un examen «en temps réel». Un défi pour des contenus qui, à peine retirés, sont souvent aussitôt republiés par des utilisateurs.

Les groupes internet évoquent notamment la mise en place de mécanismes de signalement adaptés ou d'algorithmes pour détourner les utilisateurs de ces contenus ainsi que la fermeture de comptes si nécessaire.

«Facebook a tenté de supprimer la vidéo: ils l'ont enlevée 1,5 million de fois. Durant les premières 24 heures, elle a été remise en ligne sur YouTube chaque seconde», a relevé Jacinda Ardern.

Washington et Pékin absents

Ce texte a été adopté par la France, la Nouvelle-Zélande, le Canada, l'Irlande, la Jordanie, la Norvège, le Royaume-Uni, le Sénégal, l'Indonésie et la Commission européenne ainsi que par Amazon, Facebook, Google, Microsoft, Qwant, Twitter, Youtube, DailyMotion et la Fondation Wikimédia.

D'autres pays dont l'Australie, l'Allemagne, le Japon, le Pays-Bas, l'Espagne, l'Inde et la Suède ont également apporté leur soutien, a précisé la présidence française.

Emmanuel Macron a reçu à l'Elysée de nombreux dirigeants soutenant cette initiative, dont le roi Abdallah de Jordanie, le président sénégalais Macky Sall, la Britannique Theresa May, les Premiers ministres canadien Justin Trudeau, norvégien Erna Solberg ou irlandais Leo Varadkar, ainsi que le vice-président indonésien Jusuf Kalla et plusieurs patrons du numérique.

Manquent en revanche à l'appel les réseaux sociaux chinois comme Wechat (plus d'un milliard d'utilisateurs), QQ, TikTok et Weibo. Les Etats-Unis, eux non plus, n'ont pas adopté le texte, bien que les plus grands réseaux soient tous américains.

Contre la cyberhaine

Les gouvernements s'engagent à prendre également des mesures contre la cyberhaine, notamment par des actions de sensibilisation, des aides aux petits fournisseurs de services en ligne ou encore l'adoption de normes ou de chartes, mais sans nuire à la liberté d'expression, précise l'appel.

«Les contenus haineux viennent menacer la durabilité même du web. En appeler à la responsabilisation des grandes sociétés est une condition de leur survie», a commenté le secrétaire d'Etat français au Numérique Cédric O, en évoquant «une obligation de résultat pour les gouvernements».

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