Coronavirus Appel de soignants à une relance «viable»

ATS

26.5.2020 - 17:00

Pour les soignants, la crise du coronavirus «présente bien des aspects que l'inégalité et le manque d'investissements dans les systèmes de santé publique ne font qu'amplifier» (image d'illustration).
Pour les soignants, la crise du coronavirus «présente bien des aspects que l'inégalité et le manque d'investissements dans les systèmes de santé publique ne font qu'amplifier» (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/AP/Petros Giannakouris

Les plans de soutien de l'économie mondiale doivent construire une «relance viable et verte». Quelque 200 groupes représentant 40 millions de professionnels de la santé dans le monde le demandent dans une lettre ouverte aux dirigeants du G20 publiée mardi.

Selon cette missive, les 20 pays qui représentent 90% du PIB mondial devraient diriger leurs investissements en priorité vers la santé publique, l'amélioration de la qualité de l'air et de l'eau et la défense du climat pour renforcer la résilience face aux futures crises sanitaires.

Avec la pandémie de coronavirus, «nous avons été les témoins directs de la fragilité qui peut être celle des communautés dès lors qu'une menace commune vient peser sur leur santé, leur sécurité alimentaire et leur liberté de travailler», écrivent les signataires.

Selon eux, «la tragédie qui se déroule en ce moment présente bien des aspects que l'inégalité et le manque d'investissements dans les systèmes de santé publique ne font qu'amplifier. La mort, la maladie et la souffrance psychologique ont atteint des niveaux que nous n'avions plus vus depuis des dizaines d'années».

Lutte contre la pollution

«Il aurait été possible d'atténuer en partie ces effets, voire de les prévenir en investissant suffisamment dans la préparation aux pandémies, la santé publique et la bonne gestion de l'environnement. Nous devons tirer les enseignements de ces erreurs et sortir de cette crise plus forts, en meilleure santé et plus aptes à rebondir», insistent-ils encore.

Soutenus par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'Alliance mondiale pour le climat et la santé, cette lettre met notamment en avant les impacts délétères sur la santé de la pollution de l'air, responsable de sept millions de morts prématurées chaque année.

«Avant le Covid-19, la pollution de l'air affaiblissait déjà nos organismes», écrivent l'Association médicale mondiale, le Conseil international des infirmières, l'Organisation mondiale des médecins généralistes et 200 autres groupes, alors que les soignants sont en première ligne dans la lutte contre l'épidémie.

«Pour être véritablement viable, la reprise ne saurait laisser la pollution continuer de souiller l'air que nous respirons et l'eau que nous buvons. Elle ne laissera pas se poursuivre sans relâche le changement climatique et la déforestation, qui sont susceptibles de jeter les populations vulnérables en pâture à de nouvelles menaces», disent-ils dans leur lettre.

Arrêter de financer les énergies fossiles

L'appel lancé sous le nom de #healthyRecovery en anglais, #RepriseViable en français, réclame l'arrêt des centaines de milliards de dollars d'aides aux énergies fossiles, premiers responsables de la pollution de l'air et du réchauffement climatique. Il plaide également pour le développement des énergies renouvelables, notamment le solaire et l'éolien.

«Des êtres humains en bonne santé dépendent d'une planète en bonne santé», a insisté le président de l'Association médicale mondiale Miguel Jorge.

La Suisse pressée d'agir

Parmi les signataires de cet appel figurent quatre organisations helvétiques: l'Ecole suisse de santé publique (SSPH+), Santé publique suisse, Médecins pour la responsabilité sociale et pour la prévention de la guerre nucléaire (PSR/IPPNW) et Médecins en faveur de l’Environnement (MfE).

Dans un communiqué publié sur son site, MfE rappelle que la Suisse n'est pas membre du G20, mais elle a été invitée par l'Arabie saoudite, qui assure la présidence du groupe. L'organisation «somme» le Conseil fédéral «d'intervenir» lors du sommet en faveur des réclamations présentées dans la lettre ouverte de mardi.

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