Offensive diplomatique Appel à user «de la force» si l'Iran se dote de l'arme nucléaire

ATS

23.9.2022 - 08:03

Le premier ministre israélien Yaïr Lapid a exhorté jeudi à l'ONU la communauté internationale à user «de la force», si l'Iran développait l'arme nucléaire. Israël mène ces derniers mois une intense offensive diplomatique pour tenter de convaincre de ne pas renouveler l'accord sur le programme nucléaire iranien.

Le Premier ministre israélien Yair Lapid s'adresse à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le jeudi 22 septembre 2022, au siège de l'ONU.
Le Premier ministre israélien Yair Lapid s'adresse à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le jeudi 22 septembre 2022, au siège de l'ONU.
KEYSTONE

Keystone-SDA

Les Etats-Unis, dirigés par Donald Trump, s'étaient désengagés 2015 de l'accord (JCPOA), signé avec l'Iran et les principales puissances européennes (Royaume-Uni, France, Allemagne).

Depuis une dizaine de jours, différents responsables ont suggéré que l'accord pourrait ne pas être renouvelé avant au moins la mi-novembre, un délai que le premier ministre Lapid tente d'utiliser pour pousser les Occidentaux à imposer une approche plus dure dans leurs négociations.

«La seule manière d'empêcher l'Iran d'avoir l'arme nucléaire est de mettre une menace militaire crédible sur la table. Et là, et seulement là, il sera possible de négocier un accord plus long et plus solide avec eux», a déclaré M. Lapid à la tribune de l'assemblée générale de l'ONU.

Deux Etats

«Il faut que cela soit clair pour l'Iran que s'il va de l'avant avec son programme nucléaire, le monde ne réagira pas avec des mots, mais usera de la force», a ajouté M. Lapid. Israël, qui considère l'Iran comme son ennemi numéro un, reproche aussi à Téhéran de financer le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, deux mouvements armés basés aux frontières de l'Etat hébreu.

Malgré les «obstacles», un «accord avec les Palestiniens, fondé sur deux Etats pour deux peuples, est la bonne chose à faire pour assurer la sécurité et l'économie d'Israël, et offrir un futur à nos enfants», a ajouté M. Lapid, en pleine campagne pour les législatives du 1er novembre.

«Aujourd'hui encore, une grande majorité d'Israéliens soutiennent cette vision de la solution à deux Etats et je suis l'un d'eux. Nous n'avons qu'une condition: qu'un futur Etat palestinien soit pacifique», a ajouté M. Lapid, dont le discours à l'ONU, qui avait fuité en Israël, était déjà critiqué par ses adversaires politiques.

Le président américain Joe Biden s'est félicité de ce soutien de M. Lapid à la solution des deux Etats parlant d'une décision «courageuse». Dans son discours à l'ONU mercredi, le président Biden avait réitéré son soutien à la création d'un Etat palestinien, mais sans donner d'indication sur une éventuelle initiative de paix.

Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont au point mort depuis 2014.