Soudan Attaque contre le bureau culturel d'Arabie saoudite à Khartoum

ATS

3.5.2023 - 12:00

Le bureau culturel de l'Arabie saoudite à Khartoum a été attaqué par un groupe armé. Le chef de l'humanitaire à l'ONU est, lui, arrivé au Soudan, ce mercredi dans l'espoir de rétablir la paix.

De plus en plus de Soudanais quittent leur pays et rejoignent l'Egypte.
De plus en plus de Soudanais quittent leur pays et rejoignent l'Egypte.
ATS

Keystone-SDA

Le bâtiment du bureau culturel saoudien à Khartoum a été attaqué mardi matin par un «groupe armé» qui a «endommagé des équipements et des caméras», volé du matériel «et abîmé les systèmes informatiques et les serveurs» a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le royaume «condamne vivement» l'incident et «appelle à en sanctionner les auteurs.»

L'Arabie saoudite s'affiche comme médiateur dans le conflit soudanais. La monarchie pétrolière entretient des relations avec les deux généraux rivaux, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane, et le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, qui se livrent à une guerre sans merci depuis le 15 avril.

Quelque 5600 évacués

L'Arabie saoudite a déjà organisé l'évacuation plus de 5600 ressortissants saoudiens et étrangers. Dimanche, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a rencontré un émissaire du général Burhane.

Depuis le début du conflit, les combats ont fait plus de 500 morts, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), des milliers de blessés et déplacés 330'000 personnes. Au moins, 100.000 autres ont rejoint les pays voisins, selon l'ONU qui s'attend à huit fois plus de réfugiés. Un témoin rapporte à l'AFP, ce mercredi, des «bruits d'affrontements et d'explosions autour du siège de la télévision publique», dans la banlieue nord de Khartoum. «Des avions militaires survolent» la capitale, raconte un autre habitant.

Vers une trêve du 4 au 11 mai?

A 850 kilomètres à l'est de Khartoum, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU est arrivé à Port-Soudan, ville côtière épargnée par les combats. Martin Griffiths est venu «réaffirmer l'engagement de l'ONU auprès du peuple soudanais», a-t-il tweeté, alors que les premières cargaisons d'aide humanitaire arrivent au compte-goutte dans le pays, l'un des plus pauvres au monde où un habitant sur trois dépendait déjà de l'aide humanitaire avant la guerre.

Le Soudan du Sud a lui annoncé «un accord de principe» sur une trêve «du 4 au 11 mai» entre le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui se livrent une lutte acharnée pour le pouvoir depuis le 15 avril. Aucune des deux parties n'a réagi à cette annonce. L'émissaire de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, affirme également que les belligérants se disent prêts à «entamer des discussions techniques» pour un cessez-le-feu uniquement, probablement en Arabie saoudite.

Importantes pénuries

Les Soudanais restés à Khartoum sont confrontés à d'importantes pénuries, notamment d'eau, d'électricité et de nourriture. Les étrangers continuent d'être évacués par centaines, surtout via Port-Soudan. Au-delà de Khartoum, l'ONU s'inquiète de la situation au Darfour-Ouest, frontalier du Tchad, où les violences ont fait selon elle une centaine de morts depuis la semaine dernière.