171 cas confirmés Au Burundi, des malades de la mpox témoignent de leurs angoisses

ATS

24.8.2024 - 17:39

«Je me sentais très malade, j'avais peur et je n'arrivais même plus à marcher», raconte Samuel Nduwimana, l'un des 171 cas confirmés de mpox au Burundi.

Les mains d'une personne infectée par le virus du mpox en RDC (archives).
Les mains d'une personne infectée par le virus du mpox en RDC (archives).
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Au centre hospitalo-universitaire de Kamenge-roi Khaled à Bujumbura, la capitale de ce petit pays d'Afrique de l'Est, Samuel est à l'isolement dans un service, le visage et le haut du corps parsemé de marques manifestement douloureuses.

«J'ai commencé à manquer d'appétit, j'avais de la fièvre et je sentais un petit bouton au niveau de mes parties génitales qui me faisait très mal», confie-t-il. Il espérait que c'était la malaria.

«Je ne savais même pas de quoi je souffrais», poursuit-il. Son état s'est dégradé, et il s'est résolu à se faire soigner.

Le mpox, qualifié depuis mi-juillet d'urgence internationale par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et auparavant connu sous le nom de variole du singe, est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais se transmet aussi entre humains par contact physique.

Elle provoque de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées. Le virus a été découvert en 1958 au Danemark, chez des singes élevés pour la recherche. Il est apparu chez l'humain autour de 1970 en République démocratique du Congo (RDC).

Pendant des décennies, il est resté circonscrit à une dizaine de pays africains. Mais une nouvelle souche, le clade 1b, plus transmissible et plus dangereuse que les précédentes, provoque une forte recrudescence de la maladie actuellement.

«Ça fait très mal»

Les cas se sont multipliés en Afrique de l'Est. Le Burundi a annoncé cette semaine 171 cas confirmés, le Kenya a découvert vendredi son deuxième cas et l'Ouganda a fait état de quatre cas.

Les autorités du Burundi se mobilisent pour contrer l'épidémie, et le Dr Odette Nsavyimana soigne les personnes contaminées.

«Des patients arrivent parfois dans des conditions graves, critiques, avec une fièvre de 39°C», dit à l'AFP cette médecin dermato-vénérologue au Centre hospitalo-universitaire de Kamenge, couverte d'un équipement protecteur avec gants et masque. La maladie provoque «des lésions très douloureuses et qui démangent», explique-t-elle.

Le centre propose un traitement gratuit et peut accueillir une cinquantaine de patients, précise Liliane Nkengurutse, directrice du Centre pour les opérations d'urgence de santé publique.

Le nombre de cas augmente et la maladie s'est répandue hors des «zones sensibles» proches de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), avec aujourd'hui «des cas pratiquement dans tout le pays», dit-elle à l'AFP.

La RDC a enregistré cette année 16'700 cas et plus de 570 décès, selon son ministre de la Santé.

Selon Mme Nkengurutse, le Burundi s'efforce d'agir rapidement pour identifier, placer à l'isolement et soigner les malades.

«Nous n'avons pas encore de décès parce que nous avons la chance de détecter rapidement les cas et les traiter tôt», assure-t-elle.

Mais il faudrait plus de moyens, souligne Mme Nkengurutse, en soulignant l'importance de mieux faire connaître les symptômes permettant de déceler le mpox.

Dans le service où il est isolé, Samuel Nduwimana fait l'éloge du traitement gratuit qu'il a pu recevoir. Et il a un message pour tous ceux qui s'inquiètent d'avoir le mpox: «Ils doivent courir à l'hôpital se faire soigner» car «l'épidémie est très grave, et ça fait très mal».