Élections Au Kosovo, un vote incertain sur la présidence

ATS

3.4.2021 - 21:47

Le Parlement à Pristina devait se réunir samedi soir pour élire à la présidence du Kosovo Vjosa Osmani, une juriste issue du camp réformiste anti-corruption. Cette dernière a très largement remporté les dernières législatives de février.

Le Parlement à Pristina devait se réunir samedi soir pour élire à la présidence du Kosovo Vjosa Osmani, une juriste issue du camp réformiste anti-corruption.
Le Parlement à Pristina devait se réunir samedi soir pour élire à la présidence du Kosovo Vjosa Osmani, une juriste issue du camp réformiste anti-corruption.
KEYSTONE

Malgré ce succès électoral, l'incertitude régnait sur l'issue du scrutin présidentiel du fait des menaces de boycott de la séance parlementaire de députés de l'opposition. Un échec précipiterait de nouvelles législatives anticipées dans le territoire miné par la pauvreté et l'instabilité politique.

Le mouvement réformiste de gauche Vetëvendosje (VV) du nouveau Premier ministre Albin Kurti allié à Vjosa Osmani a obtenu plus de 50% des voix aux dernières législatives, un score historique, en promettant d'extirper la corruption et la captation des ressources de l'Etat.

Candidate d'Albin Kurti

Ce scrutin avait fini d'entériner la chute de la vieille garde des ex-commandants indépendantistes de la guerre contre les forces serbes (1998-99).

Mme Osmani, 38 ans, est la candidate mise en avant par Albin Kurti, qui dispose de 58 sièges sur 120 au Parlement et peut compter sur des voix de députés membres des minorités.

Mais pour que l'élection soit valide, un quorum de 80 députés doit être réuni.

Des partis d'opposition comme le PDK et l'AAK, créés par l'élite des anciens guérilléros, ont décidé de boycotter la séance.

Doutes

Le sort du scrutin était suspendu à l'attitude des députés de la LDK de centre droit, l'ancienne formation de Mme Osmani, qui entretiennent le doute sur leur participation.

La séance parlementaire, convoquée pour 16H00 GMT, n'avait toujours pas commencé plus d'une heure plus tard alors que se poursuivaient des tractations en coulisses.

En cas d'échec, aux termes de la Constitution, le Parlement serait dissous et de nouvelles élections législatives devraient se tenir dans un délai de 45 jours.

Le Kosovo connaîtrait alors ses sixièmes législatives anticipées depuis l'indépendance proclamée en 2008, toujours pas reconnue par Belgrade.

Score important

En février, Mme Osmani avait recueilli sur son seul nom plus de 300'000 voix, un score qui frôle celui obtenu jadis par l'ancien président Ibrahim Rugova, considéré comme le père de la nation kosovare.

La professeur de droit a occupé quelques mois la présidence par intérim en remplacement de l'ancien chef de l'Etat Hashim Thaçi, inculpé pour crimes de guerre en novembre par la justice internationale.

Les ambassades occidentales ont prié les «partis politiques de jouer un rôle responsable» en «temps de pandémie et de défis économiques».

Philip Kosnett, l'ambassadeur des Etats-Unis, grand allié du territoire, a demandé samedi à «tous les députés d'assumer leurs responsabilités» et «d'assurer un quorum».

Le Kosovo est rongé par les maux économiques et sociaux, aggravés par le coronavirus qui a coûté la vie à près de 1900 personnes.