Yémen Avancée des séparatistes au Yémen

ATS

21.6.2020 - 18:04

Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts en une décennie et provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde (image d'illustration).
Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts en une décennie et provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB

Les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) ont pris le contrôle de l'île stratégique yéménite de Socotra. Ils sapent ainsi davantage l'autorité d'un gouvernement aux abois face aux rebelles Houthis bien implantés dans le nord du pays.

Socotra est située dans l'océan Indien à 350 km de la ville portuaire d'Aden. Elle tire son importance stratégique de sa position face à la Corne de l'Afrique, non loin du détroit de Bab al-Mandeb, qui commande l'entrée sud de la mer Rouge, et aux abords d'importantes routes commerciales maritimes.

L'île, souvent appelée «Galapagos de la mer d'Arabie», a une biodiversité exceptionnelle avec une faune et une flore en grande partie endémiques.

Selon des sources militaires séparatistes, les forces du STC ont pris le contrôle samedi de l'île à l'issue d'une opération déclenchée vendredi et qui n'a provoqué que des affrontements limités avec les forces progouvernementales. Elles sont entrées samedi dans la capitale de l'île, Hadibou, et y ont établi des points de contrôle.

Dans un communiqué publié tard samedi, le STC indique avoir commencé à appliquer le statut d'autonomie à Socotra. Les séparatistes, basés à Aden, avaient proclamé l'autonomie du Sud le 26 avril après l'effondrement d'un accord de paix avec le gouvernement, compliquant le conflit dans ce pays dévasté par plus de cinq ans de guerre.

Un «complot»

Côté gouvernement, un porte-parole officiel a dénoncé «un complot» à Socotra et souligné son rejet du fait accompli dans l'île, dans une déclaration publiée samedi soir par l'agence de presse officielle Saba.

Le gouverneur de l'île, fidèle au gouvernement, a lui souligné avoir été «victime, ainsi que les habitants de Socotra d'une machination douteuse et d'un silence inattendu de la part de ceux qui étaient supposés nous soutenir».

Cette opération approfondit la crise entre le gouvernement et le STC, en principe alliés au sein de la coalition militaire qui lutte contre les Houthis. Les deux parties n'arrivent pas à appliquer un accord de partage du pouvoir dans les zones échappant encore au contrôle des rebelles chiites, au pouvoir dans une bonne partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa.

Cette guerre dans la guerre a compliqué un conflit qui, en une demi-décennie, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde.

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