ThaïlandeBangkok: plus de 1000 manifestants pro-démocratie défient la police
ATS
24.3.2021 - 16:01
Plus d'un millier de manifestants pro-démocratie ont occupé mercredi un des principaux carrefours de Bangkok. Il s'agit du premier grand rassemblement depuis la dispersion par la police de protestataires à l'aide de balles en caoutchouc le week-end dernier.
Keystone-SDA
24.03.2021, 16:01
25.03.2021, 13:42
ATS
Les manifestants se sont rassemblés dans le principal quartier commerçant de la capitale thaïlandaise, scandant «libérez nos amis» et «abolissez (l'article) 112» du code pénal sur le crime de lèse-majesté, qui place la monarchie à l'abri de toutes critiques.
Sur une estrade, une immense bannière demandait la «réforme de la monarchie» alors qu'un grand nombre de manifestants brandissaient des portraits de militants arrêtés ou les collaient aux panneaux de signalisation.
«Nous n'arrêterons pas»
«Peu importe le nombre de nos amis arrêtés, qu'ils soient dix ou cent, nous n'arrêterons pas de manifester», a déclaré à la foule Benja Apan, l'une des figures de la contestation, qui fait face à plusieurs accusations de lèse-majesté.
Depuis l'été dernier, un vent de fronde secoue le royaume avec des manifestations qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes dans la capitale au plus fort des protestations, entre juillet et décembre 2020.
Les protestataires réclament la démission du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha et l'abolition de la Constitution inspirée par les militaires. Ils réclament également la suppression de la loi sur la diffamation du roi, un délit passible d'une peine allant jusqu'à 15 ans de prison, et une réforme de la monarchie.
Les manifestations avaient repris après l'inculpation en février pour lèse-majesté de quatre dirigeants du mouvement qui se voient régulièrement refuser une remise en liberté sous caution.
Jusqu'à présent, plus de 70 protestataires et meneurs étudiants ont été accusés d'avoir insulté la monarchie et une douzaine sont toujours en prison. La police a acheminé des renforts dans le secteur en début de soirée, dont des forces antiémeute.
Rassemblement illégal
Avant la manifestation, le porte-parole adjoint de la police nationale Kissana Phathanacharoen avait prévenu que ce rassemblement était illégal en raison des restrictions imposées pour combattre le coronavirus, et affirmé que les policiers étaient déterminés à «faire appliquer la loi».
Samedi, une manifestation pro-démocratie avait été dispersée devant le Grand Palais de Bangkok par la police qui a eu recours à des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Vingt manifestants et 13 policiers avaient été blessés, et vingt autres personnes arrêtées.