Droit des femmes Biden fait de premiers pas en faveur du droit des femmes à avorter

ATS

28.1.2021 - 22:10

Le nouveau président américain Joe Biden a de nouveau autorisé jeudi les Etats-Unis à financer des associations étrangères offrant des services d'avortement. C'est un premier pas prudent sur ce terrain miné.

Le nouveau président américain Joe Biden a de nouveau autorisé les Etats-Unis à financer des associations étrangères offrant des services d'avortement.
Le nouveau président américain Joe Biden a de nouveau autorisé les Etats-Unis à financer des associations étrangères offrant des services d'avortement.
ATS

A la veille de la mobilisation annuelle des militants anti-avortement, le démocrate a révoqué la «règle de Mexico» qui interdisait de donner des fonds fédéraux à toute ONG internationale offrant, ne serait-ce que des conseils sur les interruptions volontaires de grossesse (IVG).

Marqueur politique fort depuis des décennies, cette règle a été instaurée par l'administration républicaine de Ronald Reagan. Elle a été annulée par chaque président démocrate et remise en vigueur par chaque républicain.

Elle a, selon un rapport gouvernemental, eu un impact sur 1300 projets internationaux en 2018 et forcé, cette année-là, les ONG à renoncer à plus de 150 millions de dollars ou à leurs activités en matière d'IVG. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué une décision qui «rappelle avec force aux femmes et aux filles dans le monde, que leurs droits comptent».

«Règle cruelle et néocoloniale»

Les associations de défense des droits des femmes se sont aussi dites «ravies», de voir disparaître «une règle cruelle et néocoloniale», selon les termes de Serra Sippel, présidente du Center for Health and Gender Equity (Change).

Mais le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell a critiqué «le financement d'avortements à l'étranger avec de l'argent des contribuables», qui «piétine leur conscience». Cela va, selon lui, à l'encontre des promesses d'unité du nouveau président.

L'avortement est légal aux Etats-Unis depuis une décision de la Cour suprême en 1973. Il divise cependant encore fortement la population américaine, avec une opposition toujours très vive dans les milieux religieux.

Marche virtuelle

Comme chaque année autour de la date anniversaire de cet arrêt historique, les opposants à l'avortement ont prévu de se faire entendre vendredi. Mais pandémie oblige, leur «marche» sera virtuelle contrairement à celle de l'an dernier à laquelle avait participé Donald Trump.

Un temps favorable au droit des femmes de choisir d'avorter, le milliardaire républicain avait conquis les électeurs de la droite religieuse en se posant en farouche opposant à l'avortement.

Pour les satisfaire, son administration avait décliné au niveau national la «règle de Mexico», en imposant aux centres de planning familiaux de distinguer physiquement les consultations gynécologiques de celles liées à l'avortement, sous peine de perdre les fonds fédéraux. Un quart de ces structures avaient été pénalisées.

Dans son mémorandum, Joe Biden aborde ce sujet avec précaution. Il ordonne «d'examiner s'il faut suspendre, revoir, annuler ou ouvrir à la discussion ces régulations». Le texte ne dit rien non plus de «l'amendement Hyde», qui interdit d'utiliser des fonds fédéraux pour rembourser la plupart des avortements, bien que Joe Biden ait promis pendant sa campagne de l'abroger.

En paraphant le document, le président a d'ailleurs adopté un profil bas. «On ne fait rien de nouveau», a-t-il insisté, devant les caméras, en se gardant d'utiliser le mot avortement.

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