Joe Biden «Benyamin Netanyahou fait plus de mal que de bien à Israël»

ATS

10.3.2024 - 01:51

Le président américain Joe Biden a estimé samedi que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou «faisait plus de mal que de bien à Israël» par sa conduite de la guerre à Gaza. Il a aussi tenu des propos ambigus sur une «ligne rouge» fixée par les Américains.

Après plus de cinq mois de guerre à Gaza, le président américain Joe Biden ne cache plus sa frustration avec le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahou (archives).
Après plus de cinq mois de guerre à Gaza, le président américain Joe Biden ne cache plus sa frustration avec le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahou (archives).
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M. Netanyahou «a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut [...] qu'il fasse plus attention aux vies innocentes perdues à cause des actions entreprises», a réclamé le président américain dans un entretien avec la chaîne MSNBC.

Joe Biden a été interrogé sur l'existence d'une «ligne rouge» qu'Israël ne devrait, selon lui, pas franchir dans son offensive et le journaliste lui a demandé en particulier si une offensive israélienne massive à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, en serait une.

«C'est une ligne rouge», a dit le démocrate de 81 ans, qui ajoute aussitôt: «Je n'abandonnerai jamais Israël. Défendre Israël reste d'une extrême importance. Il n'y a pas de ligne rouge où je veux arrêter totalement les livraisons d'armes» et les Israéliens ne seraient alors plus «protégés par le dôme de fer». L'aide américaine est cruciale pour le fonctionnement de ce dispositif défensif permettant d'intercepter roquettes et missiles.

Visite en Israël

Joe Biden a toutefois ajouté, dans la foulée: «Il y a des lignes rouges. Ce n'est pas possible que 30'000 Palestiniens de plus meurent».

Le président américain est par ailleurs évasif sur la possibilité d'une nouvelle visite en Israël, où il s'était rendu en octobre peu après l'attaque meurtrière du Hamas, et qui comporterait une allocution devant le Parlement.

«Devriez-vous faire cela?», lui a demandé le journaliste. «Oui», répond Joe Biden, mais sans rien dire de plus et sans préciser s'il a été invité.

Le président américain ne cache plus sa frustration avec le chef du gouvernement israélien. Jeudi, après un discours au congrès, des microphones avaient capté une conversation informelle dans laquelle il déclarait, à propos de la nécessité d'augmenter l'aide humanitaire à Gaza: «Il va bien falloir qu'il se le rentre dans la tête [...] Je veux voir un cessez-le-feu», a encore indiqué Joe Biden, précisant qu'il évoquait pour commencer une cessation des hostilités pendant six semaines.