Etat de l’union Biden attaque Trump avec une férocité rare

ATS

8.3.2024 - 03:57

Il promet d'incarner l'"optimisme" contre la «rancoeur» de Donald Trump, la «force morale» contre la «haine» alimentée par le républicain: jeudi devant le Congrès, Joe Biden a attaqué son rival avec une férocité rare.

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Biden dit qu"il "ne diabolisera pas" les migrants comme Trump le fait

Le président américain Joe Biden affirme qu'il "ne diabolisera pas" les migrants comme l'a fait son adversaire républicain Donald Trump, appelant le Congrès à adopter une proposition de loi sur le contrôle des frontières. "Je ne diaboliserai pas les

08.03.2024

Keystone-SDA

Un Joe Biden offensif s'en est pris à Donald Trump dès les premières minutes de son discours sur l'état de l'union jeudi soir. Le président américain l'a accusé de se «soumettre» à Vladimir Poutine et affirmé que la liberté et la démocratie étaient «attaquées».

Dans l'imposant hémicycle du congrès, sous les acclamations de son camp debout et tandis que l'opposition républicaine restait assise, le démocrate de 81 ans, candidat à sa réélection en novembre, a assuré que lui ne «plierai[t]» jamais devant le président russe.

«Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine: 'Faites ce que vous voulez'. C'est une citation. Un ancien président a vraiment dit cela, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c'est scandaleux. C'est dangereux et c'est inacceptable!», a-t-il lancé, sans prononcer le nom de Donald Trump.

«Depuis le président Lincoln et la guerre de sécession, jamais notre liberté et démocratie n'ont été attaquées dans notre pays comme elles le sont aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Plus grand rebond

Le président a voulu dessiner «un avenir basé sur les valeurs fondamentales qui définissent [les Etats-Unis d']Amérique: l'honnêteté, la force morale, la dignité, l'égalité». «Et voilà que quelqu'un de mon âge raconte une autre histoire, celle d'une Amérique tournée vers la rancoeur, la vengeance et la revanche», a-t-il ajouté dans une allusion claire à son rival de 77 ans.

Donald Trump a promis de se «venger» de sa défaite de 2020, qu'il n'a jamais reconnue, et des poursuites judiciaires qui s'accumulent contre lui. L'ancien président a prévu de «corriger» en direct les propos de son rival. Il a accusé jeudi le démocrate d'avoir transformé les Etats-Unis en «film d'horreur» et réclame de débattre avec lui.

Face à la rhétorique du «déclin» scandée par Donald Trump, Joe Biden a assuré que les Etats-Unis connaissaient sous sa présidence «le plus grand rebond» de leur histoire, après la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale.

«J'ai hérité d'une économie qui était au bord du gouffre. A présent, notre économie est littéralement enviée par le monde entier. Quinze millions d'emplois ont été créés en trois ans. C'est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans», a-t-il dit.

Avortement

Cela dessine «un avenir plein de promesses», selon Joe Biden, décidé à jouer la carte de l'optimisme face à son rival. Entendant marquer résolument la différence avec ce dernier, il a aussi juré qu'il ne «diaboliserai[t] pas» les migrants.

Le président a aussi fustigé l'annulation de la garantie fédérale à l'avortement, l'un des grands thèmes de la campagne, promettant de «rétablir» cette protection si les Américains élisent un Congrès favorable au «droit de choisir».

«Clairement, ceux qui se vantent d'avoir [annulé la protection fédérale du droit à l'avortement par la cour suprême] n'ont aucune idée du pouvoir des femmes» aux Etats-Unis, a-t-il lancé.

«Mais ils s'en sont rendu compte lorsque la liberté de disposer de son corps a été en jeu dans les urnes et l'a emporté en 2022 et 2023 et ils s'en rendront de nouveau compte en 2024», a ajouté ce catholique, qui se veut le défenseur du droit à l'IVG.

Combatif

Sur la forme, Joe Biden s'est montré combatif, au moment où ne cessent de monter les inquiétudes et critiques sur son âge.

Dans la traditionnelle réponse de l'opposition au discours présidentiel, la sénatrice républicaine Katie Britt doit d'ailleurs selon des extraits attaquer Joe Biden sur ses capacités. «Notre commandant en chef n'est pas aux commandes. Le monde libre mérite mieux qu'un dirigeant hésitant et diminué», doit-elle insister.

Joe Biden a aussi annoncé devant le congrès qu'il avait ordonné à l'armée américaine d'établir un port artificiel à Gaza pour acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, et a dit vouloir un «cessez-le-feu immédiat» de six semaines.

Une heure à peine avant le discours du président, la guerre à Gaza s'est invitée à Washington: des manifestants munis de drapeaux palestiniens se sont rassemblés près de la Maison-Blanche, tandis que d'autres ont bloqué une avenue menant au Capitole. Le convoi de Joe Biden a pris un itinéraire qui a évité les groupes de protestataires.