«Toujours aussi vif» Biden se bat pour maintenir sa candidature en vie

ATS

3.7.2024 - 22:15

La Maison Blanche a catégoriquement rejeté mercredi la possibilité que Joe Biden retire sa candidature à un second mandat. Cela malgré les très vifs débats sur son état de forme.

Le président de 81 ans n'envisage «absolument pas» de jeter l'éponge a affirmé sa porte-parole Karine Jean-Pierre, près d'une semaine après une performance désastreuse pendant son débat avec Donald Trump.

Selon plusieurs médias, Joe Biden s'est lui-même engagé à rester dans la course lors d'un appel avec ses équipes.

«Toujours aussi vif»

L'exécutif américain tente par tous les moyens d'éteindre l'incendie, ravivé mercredi matin par des propos anonymes d'un proche du président.

Lequel confie que le président, auquel même ses partisans ont reproché de ne pas prendre la mesure des événements, s'interroge bien sur l'avenir de sa candidature.

«C'est absolument faux», a balayé Karine Jean-Pierre. Il «continue à faire campagne», a-t-elle affirmé mercredi, estimant que Joe Biden était «toujours aussi vif».

Mauvais sondage

Près d'une semaine plus tard, le démocrate n'a pas effacé la très pénible impression laissée par ces 90 minutes de débat face à son rival républicain, lors desquelles il a bafouillé, regardé dans le vide et parfois perdu le fil de sa pensée.

La faute, selon sa porte-parole, à un «rhume» dont le président souffrait durant le débat, mais aussi au «décalage horaire» – une dizaine de jours après être rentré du G7 en Italie.

Trump creuse l'écart

Selon une enquête d'opinion du New York Times menée après l'émission, 74% des électeurs sondés expriment désormais des préoccupations vis-à-vis de l'âge du dirigeant démocrate. Donald Trump a considérablement creusé son écart devant Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, d'après le même sondage.

Le président a prévu de donner vendredi une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse en solo la semaine prochaine, l'objectif étant de prouver sa capacité à s'exprimer de manière fluide, sans prompteur. Et de maintenir sa candidature à la Maison Blanche en vie.

Il se rendra aussi dans les prochains jours dans deux Etats décisifs, le Michigan et la Pennsylvanie, des déplacements lors desquels son énergie sera jaugée.

«Discussion saine» prévue

Cela suffira-t-il à convaincre les démocrates? Nombre d'entre eux, dont des figures du parti comme Nancy Pelosi, ont questionné publiquement l'acuité mentale du président. Les appels ouverts à un retrait restent jusqu'ici cantonnés à de rares parlementaires peu connus.

Mercredi, Joe Biden a pour objectif de resserrer les rangs démocrates autour de lui. Il s'est entretenu avec l'influent chef de file des sénateurs de son parti, Chuck Schumer, et recevra à la Maison Blanche des gouverneurs démocrates à 00h30 jeudi.

«Nous aurons une discussion saine avec le président», a expliqué l'un d'eux, J. B. Pritzker de l'Illinois, mardi soir sur CNN. «Pour l'instant, Joe Biden est notre candidat, je suis 100% derrière sa candidature, à moins qu'il ne prenne une autre décision, et dans ce cas nous échangerons alors tous sur la meilleure marche à suivre,» a-t-il ajouté.

Le gouverneur de l'Illinois mais aussi ceux de Californie (Gavin Newsom), du Michigan (Gretchen Whitmer) ou de Pennsylvanie (Josh Shapiro) sont considérés comme de potentiels candidats futurs à la Maison Blanche.

Aucun n'a jusqu'ici remis publiquement en cause la candidature de Joe Biden, qui a écrasé la primaire démocrate, sans avoir de réel adversaire.

«Enorme problème»

Les vifs débats autour de la forme du président américain affectent toutefois directement sa base, et notamment les jeunes bénévoles chargés de prêcher la bonne parole sur sa campagne à travers le pays.

«Ce que je reproche à Biden, c'est que ses capacités cognitives semblent avoir considérablement diminué et c'est un énorme problème pour un candidat à la présidentielle», a confié Yampiere Lugo à l'AFP.

Ce militant démocrate de 25 ans, basé en Caroline du Nord, estime que Joe Biden devrait «jeter l'éponge» si les sondages continuent à empirer.