«Une roquette hors de contrôle»Joe Biden innocente Israël après l'explosion d'un l'hôpital à Gaza
ATS
18.10.2023 - 22:04
Le président américain Joe Biden a mis mercredi Israël hors de cause, après la frappe meurtrière contre un hôpital à Gaza qui a soulevé un vent de révolte au Moyen-Orient. Il a de plus obtenu de son allié meurtri par une attaque sans précédent un feu vert pour l'aide humanitaire à Gaza.
18.10.2023, 22:04
18.10.2023, 22:14
ATS
Venu en personne soutenir son allié frappé par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas palestinien, M. Biden a repris à son compte la version donnée par l'armée israélienne sur cette frappe, qui accuse le Djihad islamique, une autre organisation palestinienne.
«Sur la base des informations que nous avons eues jusqu'à maintenant, il semble que (la frappe) soit le résultat d'une roquette hors de contrôle tirée par un groupe terroriste à Gaza», a déclaré Joe Biden, qui assure avoir des éléments probants venant du Pentagone.
«Israël n'a probablement pas fait ça», a assuré de son côté un haut-responsable européen du renseignement, interrogé par l'AFP, soulignant que ses services disposent de «pistes sérieuses».
Le Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, a accusé Israël d'être l'auteur de cette frappe, tout comme l'Iran et de nombreux pays arabes, où des milliers de manifestants sont descendus mardi dans la rue pour dénoncer les «crimes sionistes».
«Nourriture, eau et médicaments»
S'exprimant devant la presse, le président américain a également indiqué qu'Israël avait donné son feu vert à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, répondant ainsi à la demande des autorités américaines et de la communauté internationale.
«Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Egypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza», a confirmé ensuite un communiqué du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
L'Etat hébreu a toutefois mis une condition. Cette aide ne transitera pas par son territoire, tant que les otages détenus par le Hamas palestinien ne seront pas libérés. Le mouvement palestinien affirme détenir entre 200 et 250 otages. Ils seraient au moins 199 otages, selon Israël.
Leur libération est d'une «absolue priorité», a affirmé le président américain, à l'issue de sa rencontre avec M. Netanyahu.
Joe Biden a assuré qu'il travaillerait avec Israël pour éviter «davantage de tragédie» aux civils, au douzième jour de la guerre, et alors que la situation dans la bande de gaza est «incontrôlable», selon l'Organisation mondiale de la santé.
Des dizaines de camions remplis d'aide internationale attendent en Egypte depuis des jours de rentrer à Gaza au point de passage de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël. Ce point de passage était toujours fermé mercredi soir, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'eau et la nourriture manquent pour les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, privés aussi d'électricité, après le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre au petit territoire, pauvre et exigu, de 362 km2, déjà soumis à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
La frappe mardi soir sur l'hôpital Ahli Arab, dans le centre de Gaza, a fait au moins 471 morts parmi des déplacés du conflit qui s'abritaient dans l'enceinte de l'établissement, a indiqué le ministère de la Santé du territoire palestinien.
Des milliers de personnes ont manifesté mercredi en soutien aux Palestiniens au Caire, près de l'ambassade d'Israël à Amman, et à Tunis devant l'ambassade de France, l'un des pays accusés d'être des «alliés des sionistes» dans cette guerre. Des Palestiniens ont aussi manifesté en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, aux cris de «Libérez, libérez la Palestine».
Alors que l'armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats autour du territoire palestinien et le long de la frontière avec le Liban, près de 500'000 civils israéliens ont aussi été évacués pour les éloigner des zones de combat, selon l'armée.
Des habitants de villes proches de la bande de Gaza s'organisent pour faire face à la guerre, alors que des roquettes sont encore quotidiennement tirées sur Israël.
La tension est forte aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, ainsi qu'en Cisjordanie où au moins 61 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, selon les autorités locales.
Plus de 1400 personnes ont été tuées le jour de l'attaque du Hamas, principalement des civils. Les représailles israéliennes sur la bande de Gaza ont coûté la vie à au moins 3478 personnes, selon les autorités locales.