Conflit israélo-palestinienBiden veut une «désescalade» immédiate, Israël attend
ATS
19.5.2021 - 19:15
Le président américain Joe Biden a appelé à une «désescalade» dès mercredi dans le conflit israélo-palestinien. Israël a dit attendre «le moment opportun» pour cesser ses frappes sur Gaza visant à «dissuader» le Hamas de lancer de nouvelles roquettes.
Keystone-SDA
19.05.2021, 19:15
ATS
Les tirs de roquettes par les groupes armés dont le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne de Gaza, et les frappes aériennes israéliennes se sont poursuivis. Ils ont toutefois semblé baisser en intensité à l'heure où les tractations en coulisses s'intensifient en vue d'un cessez-le-feu.
Déclenchée le 10 mai, la flambée de violences, la plus meurtrière depuis 2014 entre Israël et le Hamas, a coûté la vie à au moins 219 Palestiniens, dont 63 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza. En Israël, les tirs de roquettes de Gaza ont fait 12 morts selon la police.
«Le président (américain) a indiqué au Premier ministre (israélien) qu'il s'attendait à une désescalade significative aujourd'hui vers un cessez-le-feu», a indiqué la Maison Blanche dans un bref compte-rendu d'un échange téléphonique entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu.
Les Etats-Unis, qui revendiquent une approche diplomatique «discrète», ont refusé de soutenir «des actions qui sapent les efforts en faveur d'une désescalade», en réaction au projet français d'une résolution au Conseil de sécurité.
Tirs depuis le Liban
Dans la matinée, l'armée israélienne a ciblé une tour à Jabaliya, dans la bande de Gaza, qui abritait selon elle le «département technologique» du Hamas ainsi que les secteurs de Khan Younès et de Rafah, selon un correspondant de l'AFP sur place.
En Israël, la journée a été rythmée pour les habitants du sud du pays, limitrophe de Gaza, par les sirènes d'alarme pour alerter des tirs de roquettes en provenance de Gaza, et les sifflements du bouclier antimissiles israélien qui les intercepte.
Sur un autre front, de nouvelles roquettes tirées du Liban ont pour la première fois atterri en Israël, mais sans faire de victimes ou de dégâts selon l'armée. Celle-ci a répliqué par des tirs d'artillerie sur des «cibles» dans le sud du Liban.
«Risque de contagion»
Après neuf jours de violences sanglantes, un responsable militaire israélien a affirmé que son pays étudiait le «moment opportun pour un cessez-le-feu», précisant que l'armée était prête à encore «plusieurs jours» de conflit. L'armée, a-t-il ajouté à des journalistes, veut «réduire les capacités» militaires du Hamas considéré comme une organisation «terroriste» par Israël et des pays occidentaux.
En coulisses, une médiation menée en partie par l'Egypte, interlocuteur à la fois d'Israël et du Hamas, n'avait abouti en fin de journée à aucune avancée concrète, selon des sources diplomatiques égyptiennes.
Dans ce sprint diplomatique, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas est attendu jeudi à Jérusalem et à Ramallah, en Cisjordanie pour des entretiens en vue d'une «désescalade».
Dizaines de milliers de déplacés
A Gaza, micro-territoire de deux millions d'habitants sous blocus israélien depuis près de 15 ans, quelque 72'000 personnes ont été déplacées et 2500 ont perdu leur maison dans les bombardements israéliens en un peu plus d'une semaine, selon l'ONU. Plusieurs livraisons d'aides internationales prévues mardi et mercredi ont été annulées par Israël, après des tirs palestiniens sur des points de passage vers Gaza, selon l'armée israélienne.
Celle-ci a dit avoir ciblé dans ses derniers raids des tunnels souterrains permettant selon elle au Hamas de faire circuler ses munitions, ainsi que des maisons de commandants du mouvement.
Le nouveau cycle de violences a éclaté après un barrage de roquettes du Hamas sur Israël tiré selon le mouvement palestinien en «solidarité» avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est.