Les chars «brûleront» Poutine dénonce «la ligne destructrice adoptée par le régime de Kiev»

mabr

16.1.2023 - 22:14

Le bilan d'une frappe russe sur un immeuble résidentiel de Dnipro en Ukraine a grimpé lundi à 40 morts, devenant l'un des plus élevés depuis le début de la guerre. Il risque encore de s'alourdir.

Vladimir Poutine a dénoncé, dans une conversation avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, «la ligne destructrice adoptée par le régime de Kiev qui a misé sur l'intensification des combats, avec le soutien de ses parrains occidentaux qui augmentent leurs livraisons d'armes et de matériel militaire» aux Ukrainiens. (archives)
Vladimir Poutine a dénoncé, dans une conversation avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, «la ligne destructrice adoptée par le régime de Kiev qui a misé sur l'intensification des combats, avec le soutien de ses parrains occidentaux qui augmentent leurs livraisons d'armes et de matériel militaire» aux Ukrainiens. (archives)
KEYSTONE/AP/Mikhail Klimentyev

Keystone-SDA, mabr

Vladimir Poutine a de son côté dénoncé les livraisons croissantes d'armes occidentales à l'Ukraine, le Kremlin jurant que les chars promis à Kiev «brûleront» sur le champ de bataille.

Moscou a démenti, comme toujours dans ce cas de figure, avoir été responsable du carnage à Dnipro et rejeté la faute sur les Ukrainiens. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a évoqué «une tragédie» pouvant être due à un tir de la défense antiaérienne ukrainienne.

«Crime de guerre»

La présidence suédoise de l'Union européenne a, elle, dénoncé «un crime de guerre» russe. Un nouvel exemple de «suspicion de violations du droit de la guerre», a réagi de son côté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Lundi, presque 48 heures après qu'un missile a éventré un immeuble du quai de la Victoire à Dnipro (est), 40 corps sans vie avaient été retrouvés, selon les services de secours, tandis que 75 blessés ont été comptabilisés.

Des grues étaient en action pour hisser les sauveteurs dans les appartements ravagés ou pour soulever des pans de béton. Dans les décombres, les équipes de secours cherchaient 29 personnes portées disparues, selon les autorités.

Sur ce lieu de désolation, des personnes déposaient des fleurs et des peluches à la mémoire des victimes. D'autres habitants de Dnipro apportaient vêtements ou couettes à un point de collecte mis en place par des humanitaires.

Trente-neuf personnes ont été secourues des ruines du bâtiment.

Dans une interview à CNN, la Première dame d'Ukraine, Olena Zelenska, a assuré que les Russes n'étaient pas parvenus à briser l'esprit de résistance des Ukrainiens. «On a tenu presque une année, on peut tenir plus longtemps», a-t-elle assuré, soulignant que désormais, «les enfants du pays peuvent faire la différence entre le son d'une roquette, d'un drone et de la défense anti-aérienne».

Moscou nie

Le Kremlin a mis deux jours à réagir à la frappe sur l'immeuble de Dnipro.

«Les forces armées russes ne bombardent pas les immeubles résidentiels, ni les infrastructures civiles, elles bombardent des cibles militaires», a déclaré M. Peskov, en dépit des frappes qui déjà ont touché une multitude de cibles civiles depuis le début de l'invasion, le 24 février.

Face à ces pluies de missiles et à la menace d'une nouvelle offensive russe d'ampleur, les Occidentaux ont intensifié leur aide militaire à l'Ukraine. Une réunion sur les livraisons d'armements occidentaux à Kiev est prévue le 20 janvier sur la base américaine de Ramstein (Allemagne).

Poutine et les «Parrains occidentaux»

Vladimir Poutine a de son côté dénoncé, dans une conversation avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, «la ligne destructrice adoptée par le régime de Kiev qui a misé sur l'intensification des combats, avec le soutien de ses parrains occidentaux qui augmentent leurs livraisons d'armes et de matériel militaire» aux Ukrainiens.

«Ces chars brûlent et brûleront», avait lancé plus tôt Dmitri Peskov à la presse.

Une importante délégation d'Ukrainiens, menée par Olena Zelenska, se rend cette semaine à Davos pour convaincre les occidentaux réunis pour le Sommet économique mondial de leur livrer davantage d'armes.

«C'est pour cela que je suis présent», y a déclaré lundi le maire de Kiev, Vitali Klitschko, précisant qu'il est «primordial de nouer des connections personnelles» pour y parvenir.

Samedi, Londres avait annoncé la fourniture à Kiev de Challenger 2, ce qui constituerait la première livraison de chars lourds de fabrication occidentale à l'Ukraine.

«Des chars, des blindés, et de l'artillerie, c'est exactement ce dont l'Ukraine a besoin pour restaurer son intégrité territoriale», a tweeté lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Varsovie a dit attendre un feu vert de l'Allemagne pour livrer des chars Leopard de facture allemande.

De l'autre côté de l'Atlantique, des soldats ukrainiens sont arrivés dimanche sur une base militaire dans l'Oklahoma (centre-sud des Etats-Unis) pour s'entraîner à l'utilisation du système de défense antiaérienne Patriot, que Washington va fournir à Kiev.

L'AIEA attendue en Ukraine

Dans un discours à La Haye, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock s'est dite favorable lundi à la création d'un tribunal spécial pour poursuivre les dirigeants russes.

«Nous devons adresser un message clair aux dirigeants russes ici et maintenant qu'une guerre d'agression ne restera pas impunie», a déclaré Mme Baerbock, appelant à un «nouveau format» de tribunal, en utilisant éventuellement le droit ukrainien, mais basé à l'étranger avec des juges internationaux.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, était attendu lundi en Ukraine.

Dans un tweet avant son départ, il a souligné que son organisation allait étendre sa présence «pour aider à éviter un accident nucléaire pendant le conflit en cours».