Droits humains Bolivie: l'ONU cible des violations en 2019

ATS

24.8.2020 - 17:00

La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet demande des investigations indépendantes sur les violations des droits de l'homme en Bolivie (archives).
La Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet demande des investigations indépendantes sur les violations des droits de l'homme en Bolivie (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

L'ONU veut des investigations indépendantes sur les décès pendant la crise politique de fin 2019 en Bolivie, qui avait abouti au départ de l'ex-président Evo Morales. Dans un rapport lundi à Genève, elle cible plusieurs violations dont des exécutions et de la torture.

«Je suis très inquiète» de l'absence de toute condamnation en lien avec la plupart des exécutions neuf mois après les faits, explique la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet. Elle demande des investigations pour éviter que les tensions actuelles ne s'aggravent.

Une trentaine de personnes ont été tuées dans les manifestations du 20 octobre au 25 novembre dernier, dont au moins 20 dans des actions de la police ou de l'armée. Après le départ d'Evo Morales dont la réélection avait été contestée par de nombreux opposants, les tensions se sont portées contre le nouveau régime.

Un accord, salué lundi par Mme Bachelet, a été trouvé récemment pour l'organisation d'une présidentielle le 18 octobre. Dans les sondages, Luis Arce, proche d'Evo Morales, et Carlos Mesa, ancien chef d'Etat centriste, sont très proches, devant la présidente intérimaire.

Dans son rapport publié lundi après avoir dialogué avec 150 victimes, témoins ou encore représentants des autorités, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme dénonce des exécutions, de la torture, des détentions arbitraires et de mauvais traitements. Selon des indications, les forces de sécurité ont elles fait preuve d'un recours excessif ou injustifié à la force contre les manifestants.

Le gouvernement a nié de son côté qu'elles aient pu utiliser des armes. Parmi les autres reproches de son rapport, le Haut-Commissariat vise une persécution judiciaire contre des personnes associées au précédent gouvernement. Il veut des garanties de conditions équitables pour tous et des adaptations législatives pour éviter des détentions arbitraires.

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