Le pointBombardements sur Gaza, les USA tentent d'imposer une trêve
ATS
12.6.2024 - 12:59
Des bombardements israéliens meurtriers ont visé mercredi plusieurs secteurs de la bande de Gaza. Cela pendant que les Etats-Unis redoublent d'efforts pour imposer un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, après plus de huit mois de guerre.
12.06.2024, 12:59
12.06.2024, 13:02
ATS
Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, poursuit au Qatar sa tournée dans la région pendant que les pays médiateurs examinent la réponse du Hamas à un plan prévoyant un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, ainsi que la libération d'otages et de prisonniers palestiniens.
Le mouvement islamiste palestinien a annoncé mardi avoir donné sa réponse aux médiateurs du Qatar et de l'Egypte, appelant à un «arrêt total de l'agression» à Gaza.
Ce plan en trois phases avait été annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qui l'avait alors présenté comme une proposition israélienne.
Mais Israël ne s'est pas prononcé officiellement sur sa position et poursuit sans répit son offensive, lancée le 7 octobre sur la bande de Gaza en riposte à l'attaque menée par le Hamas sur son sol.
Pluie de roquettes
La guerre à Gaza a aussi entraîné une flambée de violences en Cisjordanie occupée, où six Palestiniens ont été tués mardi, et à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas.
L'armée a annoncé qu'environ 160 roquettes avaient été tirées du Liban sur Israël mercredi matin, après qu'une frappe israélienne a tué un important commandant du Hezbollah la veille dans le sud du Liban.
Le mouvement islamiste libanais a revendiqué les tirs de plusieurs «dizaines de Katioucha» ainsi que de missiles guidés.
Nouveaux morts à Gaza
Pendant ce temps, des bombardements ont visé la bande de Gaza, assiégée par Israël. Dans le nord, sept personnes ont été tuées dans une maison bombardée dans l'est de la ville de Gaza, selon un médecin.
Plusieurs bombes, selon un correspondant de l'AFP, ont visé le centre du territoire, où l'armée israélienne a dit avoir «achevé une opération» dans l'est de Deir al-Balah et l'est d'al-Boureij.
A Rafah, dans le sud, un enfant a été tué dans le bombardement d'une maison, a indiqué un médecin de l'hôpital Nasser. Des témoins ont signalé des tirs d'artillerie dans la partie est de la ville de Khan Younès.
«Crimes contre l'humanité»
Mercredi, une commission d'enquête de l'ONU a estimé qu'Israël était responsable de «crimes contre l'humanité», notamment pour «extermination», dans la bande de Gaza, où la guerre a fait des dizaines de milliers de morts. L'ambassade d'Israël à Genève a accusé la commission de «discrimination systématique» à son encontre.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas dans le sud d'Israël. Sur 251 personnes enlevées à cette occasion, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée israélienne.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 37'164 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Exigences contradictoires
M. Blinken, qui effectue sa huitième tournée au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, avait averti mardi que si le Hamas n'acceptait pas la proposition actuellement sur la table, un échec serait «clairement» de sa responsabilité.
Les négociations indirectes se heurtent jusqu'à présent aux exigences contradictoires des deux camps.
Israël refuse de mettre fin à la guerre tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 ne sera pas «éliminé». Le mouvement islamiste réclame notamment un cessez-le-feu définitif et un retrait total des soldats israéliens de la bande de Gaza.
«Un calendrier»
La réponse du Hamas transmise aux médiateurs contient des «amendements» à la proposition annoncée par Joe Biden, «notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza», selon une source proche des discussions.
Les Etats-Unis ont indiqué «examiner» cette réponse. «Je ne vais pas fournir de contexte ou de détails sur la réponse qui vient d'arriver et que notre équipe est en train d'évaluer, tout comme nos amis du Qatar et de l'Egypte», a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Des médias israéliens et le site américain Axios ont affirmé que le Hamas avaient rejeté le plan. Un dirigeant du Hamas, Izzat al-Rishq, a cependant déclaré que la réponse était à la fois «responsable, sérieuse et positive» et qu'elle «ouvrait la voie à un accord».
«Les allégations de médias israéliens quant à la réponse du Hamas témoignent de tentatives visant à soustraire Israël aux obligations de l'accord», a-t-il écrit, laissant entendre que ces indications de presse permettaient à Israël de poursuivre ses frappes.
Antony Blinken a également souligné que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lui avait «réaffirmé son engagement» pour un cessez-le-feu, lors d'un entretien lundi.
«L'horreur doit cesser»
Le plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
«L'horreur doit cesser», avait lancé mardi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui participait en Jordanie à une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
L'ONU s'inquiète des risques de famine dans le territoire, où au moins 1,7 million de personnes, sur environ 2,4 millions d'habitants, ont été déplacées à plusieurs reprises par la guerre.