Proche-OrientNouveaux bombardements sur la bande de Gaza
ATS
3.7.2024 - 11:58
L'armée israélienne a bombardé mercredi la bande de Gaza, où les combats se poursuivent notamment dans le nord. Dans le même temps, des milliers de Palestiniens fuient dans le sud, après un ordre d'évacuation qui fait craindre une nouvelle opération militaire.
Keystone-SDA
03.07.2024, 11:58
03.07.2024, 12:20
ATS
Après avoir annoncé il y a dix jours que la fin de la phase «intense» de la guerre était proche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé mardi que celle-ci ne s'achèverait qu'une fois «atteints» ses objectifs, dont «la destruction du Hamas et la libération de tous les otages» enlevés le 7 octobre.
Il s'agit «d'une campagne longue», a reconnu le chef d'état-major, le général Herzi Halevi. Dans le sud de la bande de Gaza, des milliers de familles ont fui depuis lundi des secteurs de l'est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d'eau, de nourriture et d'abris à travers le territoire dévasté par près de neuf mois de guerre.
Par des températures proches de 30 degrés, les déplacés fuyaient à pied ou entassés sur des remorques surchargées, au milieu des ruines poussiéreuses de Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza d'où l'armée israélienne s'était retirée début avril après une bataille de plusieurs mois.
250'000 personnes concernées
Environ 250'000 personnes, selon l'ONU, sont visées par l'ordre d'évacuation émis lundi après des tirs de roquettes vers Israël. Cet appel qui concerne un territoire de 117 kilomètres carrés, soit un tiers de la bande de Gaza, est «le plus important depuis octobre, quand les habitants du nord de Gaza avaient reçu l'ordre d'évacuer» aux premiers jours de la guerre.
Abdallah Mouhareb, un Palestinien de 25 ans, raconte qu'il a déjà pris la route, d'un endroit à l'autre, lorsque les forces israéliennes ont visé Khan Younès, en décembre.
Au retrait de l'armée, il est rentré chez lui avec sa famille malgré les destructions, avant de repartir, sans savoir où aller. «Nous avons dormi dans la rue sans abri, sans nourriture, sans eau. Il y avait des bombardements autour de nous», dit le jeune homme.
Combats intenses
Israël n'a pas indiqué s'il y aurait une nouvelle opération d'envergure dans le sud de Gaza, mais ses ordres d'évacuation sont généralement un préambule à d'intenses combats.
Après avoir progressé depuis le nord, appelant à évacuer les zones qu'elle visait, l'armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme l'ultime étape de la guerre contre le Hamas.
Mais ces dernières semaines, les combats ont repris avec intensité dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment dans le nord où elle a lancé le 27 juin une opération terrestre à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza. Les combats et les bombardements dans ce secteur ont entraîné le déplacement de 60'000 à 80'000 personnes, selon l'ONU.
Infrastructures terroristes détruites
Mercredi, l'armée a annoncé poursuivre ses opérations à Choujaïya où elle dit avoir «éliminé des terroristes» et frappé «plus de 50 infrastructures terroristes». Elle a ajouté que ses opérations continuaient également à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza.
Selon un correspondant de l'AFP, des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont visé mercredi plusieurs secteurs de la ville de Gaza, dont celui de Choujaïya, où une source du Hamas a fait état de combats au sol. Sept tués ont été retrouvés sous les décombres d'une maison bombardée dans le nord de la ville, selon la Défense civile.
«Un abîme de souffrance»
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages, parmi lesquelles 42 sont mortes.
En riposte, Benjamin Netanyahu a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. L'offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait jusqu'à présent près de 38'000 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé, où l'eau et la nourriture manquent, où l'aide arrive en quantité insuffisante, où 1,9 million d'habitants, soit 80% de la population, sont à présent déplacés selon l'ONU.
«Les civils palestiniens de Gaza sont plongés dans un abîme de souffrance. Leur vie est brisée», a souligné mardi la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le territoire, Sigrid Kaag.