Brexit Brexit: solution difficile, dit Barnier

ATS

23.9.2019 - 21:57

«Nous n'avons pas les bases pour trouver un accord, nous devons continuer à travailler, à expliquer», a prévenu Michel Barnier.
«Nous n'avons pas les bases pour trouver un accord, nous devons continuer à travailler, à expliquer», a prévenu Michel Barnier.
Source: KEYSTONE/EPA/ALEXANDER BECHER

Michel Barnier, négociateur de l'Union européenne sur le Brexit, a jugé lundi à Berlin «difficile» de parvenir en l'état à un accord avec la Grande-Bretagne. Cela malgré de nouvelles propositions formulées par Londres.

«Sur la base de la position britannique actuelle, il est difficile de voir comment nous pouvons parvenir à une solution juridiquement opérationnelle qui réponde à tous les objectifs du filet de sécurité», le backstop, a déclaré M. Barnier. Il s'exprimait à Berlin lors d'une conférence de presse avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.

«Nous n'avons pas les bases pour trouver un accord, nous devons continuer à travailler, à expliquer», a prévenu M. Barnier, qui s'est entretenu en fin de semaine dernière à Luxembourg avec le Premier ministre britannique Boris Johnson. «La balle est dans le camp britannique», a-t-il estimé.

Au coeur du problème: le refus par Londres d'accepter le filet de sécurité, cette «police d'assurance» qui doit empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre les deux Irlande afin de préserver la paix mais aussi le marché unique européen.

Douche froide

Ces propos sonnent comme une douche froide après les échos se voulant optimistes venus la semaine dernière du gouvernement britannique.

A Prague, le ministre britannique du Brexit, Stephen Barclay, a insisté sur le fait que son pays était en faveur d'un accord avec les Européens, mais que cela ne pourrait pas inclure le filet de sécurité.

Propositions «très partielles»

Le gouvernement de Boris Johnson a «fait des avancées, il semble se diriger vers une reconnaissance du besoin de contrôle», a jugé M. Barnier. Mais «pour l'instant, ses propositions sont très partielles», a mis en garde l'ancien ministre français. «Il n'y pas d'idéologie du côté de l'Union européenne, uniquement la volonté de trouver des situations qui marchent», a-t-il assuré.

Les dernières propositions britanniques, qui n'ont pas été détaillées publiquement à ce stade, interviennent six semaines avant la date prévue du Brexit, le 31 octobre.

Boris Johnson souhaite un accord au sommet européen des 17/18 octobre. Mais il se dit aussi déterminé à ce que son pays quitte l'UE à la date prévue et refuse de demander aux 27 un report.

Le Labour soutient l'attentisme

Le chef des travaillistes britanniques, Jeremy Corbyn, a vu dans ce contexte sa ligne attentiste sur le Brexit l'emporter, le confortant au congrès annuel du parti à Brighton après le rejet d'une motion qui défendait une prise de position claire en faveur du maintien dans l'UE.

Les délégués du Labour, principale formation d'opposition britannique, ont voté majoritairement en faveur d'une motion soutenue par Jeremy Corbyn. Elle prévoit de définir ultérieurement la position du Labour sur le Brexit en cas de nouveau référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE.

Malgré le soutien de poids lourds du parti, une motion enjoignant au parti de soutenir «énergiquement» le maintien dans l'UE lors d'un second référendum a elle été rejetée de peu après un vote à main levée.

La crise politique actuelle rend fort probable la tenue de législatives anticipées. Jeremy Corbyn affirme que s'il arrive au pouvoir, son gouvernement organisera un référendum proposant d'un côté une «offre crédible» d'accord de sortie de l'UE qui inclurait notamment «une nouvelle union douanière» avec l'UE et des garanties sur les droits sociaux et l'environnement, et de l'autre le maintien.

Cote de confiance en berne

Même s'il semble renforcé par ce vote, la cote de confiance de Jeremy Corbyn est la plus basse jamais enregistrée pour un chef de l'opposition au Royaume-Uni, selon un sondage Ipsos MORI publié en fin de semaine dernière. Trois quarts (76%) des sondés sont mécontents de son action.

Les sondages en vue d'élections générales ne sont guère plus réjouissants pour le Labour, nettement distancé par le Parti conservateur de Boris Johnson. Une étude Opinium / Observer publiée dimanche donne même 15 points d'avance aux Tories, avec 37% d'intentions de vote contre 22% pour le Labour.

Seuls 31% des sondés jugent que l'approche des travaillistes est claire, contre 58% pour celle des conservateurs. Les Libéraux démocrates (centristes), qui promettent de revenir simplement sur le Brexit sans référendum, arriveraient en troisième position avec 17%.

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