Burkina Faso Burkina: l'armée française libère 4 otages

ATS

10.5.2019 - 15:40

Les forces spéciales françaises ont libéré quatre otages -deux Français, une Américaine et une Sud-coréenne- lors d'une intervention «complexe» dans le nord du Burkina Faso. Deux militaires français ont été tués, ont annoncé vendredi les autorités.

«Cette libération a pu être obtenue grâce à une opération militaire, conduite par les forces françaises dans la nuit de jeudi à vendredi, au nord du Burkina Faso», a précisé l'Elysée dans un communiqué. Quatre ravisseurs ont été tués pendant cette opération, selon l'état-major français, qui ne donne pas d'indication sur l'identité du groupe preneur d'otages.

Les deux Français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, avaient été enlevés le 1er mai dernier lors d'un séjour touristique au Bénin. Ce pays avait été jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest, où opèrent de nombreux groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI). L'identité des deux autres otages libérés n'était pas connue dans l'immédiat.

Le corps du guide béninois des deux enseignants français avait été retrouvé samedi dans le parc national de la Pendjari. Leur véhicule avait ensuite été retrouvé dans l'est du Burkina Faso, pays voisin confronté à une dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis 3 ans, avec une accélération alarmante ces derniers mois.

«Opération audacieuse»

Au cours de leur libération, «deux militaires ont trouvé la mort au combat, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales», qui supervise les forces spéciales françaises, précise l'Elysée. Le président Emmanuel Macron a adressé «ses sincères condoléances à leurs familles».

«Cette opération audacieuse» a été «rendue possible par la mobilisation des moyens de Barkhane (force française de 4'500 hommes déployée au Sahel, ndlr), l'implication des forces burkinabè et le soutien américain en renseignement», précise le chef d'état-major français, le général François Lecointre, dans un autre communiqué.

Selon des experts et des sources sécuritaires, le nord des pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, comme le Togo et le Bénin, est devenu vulnérable ces derniers mois face à la stratégie d'expansion et de multiplication des fronts adoptée par les groupes armés.

Au fil du temps, les violences djihadistes se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, et le phénomène déborde sur le Burkina Faso et le Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires. Au Burkina, 90% des attaques ne sont pas revendiquées.

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