CalaisUn «sas» de «mise à l'abri» de 300 places pour les migrants
ATS
3.11.2021 - 11:17
La France va créer à Calais un «sas» de «mise à l'abri» permettant d'accueillir temporairement 300 migrants la nuit. Cela avant de les rediriger vers des hébergements pérennes, a annoncé mercredi le médiateur chargé de négocier avec des associatifs en grève de la faim
03.11.2021, 11:17
03.11.2021, 11:19
ATS
Ce «sas d'hébergement de nuit sera ouvert tous les jours après les évacuations», a expliqué le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi. Les personnes qui s'y rendront chaque soir «seront orientées vers les hébergements pérennes en dehors de Calais» le lendemain matin, a-t-il précisé.
Cette structure doit permettre de tenir les promesses déjà avancées par l'Etat français. Celui-ci s'est engagé mardi à proposer «systématiquement» un hébergement aux migrants délogés de leurs campements de fortune à Calais, ce qui implique d'augmenter le parc d'hébergement de «plusieurs centaines de places», essentiellement dans le Pas-de-Calais et les Hauts-de-France, selon M. Leschi.
Propositions jugées insuffisantes
Les propositions du médiateur sont toujours jugées insuffisantes par les trois militants associatifs qui observent une grève de la faim depuis 24 jours pour dénoncer le traitement réservé aux migrants à Calais. La police y évacue quasi quotidiennement les migrants regroupés avec l'espoir de traverser la Manche pour atteindre le Royaume-Uni.
Les associations locales, qui dénoncent la situation de quelque 1500 migrants actuellement présents à Calais, continuent de réclamer un «moratoire» sur les évacuations et ont claqué la porte des discussions mardi après-midi.
En face, l'Etat français craint qu'un arrêt des évacuations provoque un appel d'air qui permettrait la reconstitution de la «jungle», ce gigantesque campement démantelé en 2016 qui a réuni jusqu'à 10'000 migrants dans des conditions inhumaines et chaotiques.
Selon M. Leschi, «40'000 personnes» sont arrivées sur le littoral nord depuis le début de l'année, avec l'espoir de gagner les côtes anglaises.
Migrants ramenés en France
Mardi, 292 migrants qui tentaient justement de rejoindre l'Angleterre en traversant la Manche dans des embarcations ont été secourus et ramenés sur la côte française, a annoncé mercredi la préfecture de la Manche et de la mer du Nord. Tous ont été ramenés à terre et pris en charge par les pompiers et la police aux frontières.
Depuis fin 2018, les traversées illégales de la Manche par des migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités qui soulignent le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la basse température de l'eau.
Selon le préfet maritime Philippe Dutrieux, quelque 15'400 migrants ont tenté la traversée entre le 1er janvier et le 31 août, dont 3500 ont été «récupérés en difficulté» dans le détroit et ramenés sur les côtes françaises. En 2020, les traversées et tentatives de traversées avaient concerné quelque 9500 personnes, contre 2300 en 2019 et 600 en 2018.