Routes de la soie Chine: appel à rallier les Routes de la soie

ATS

27.4.2019 - 15:54

Xi Jinping, Vladimir Poutine et d'autres participants au sommet de Pékin saluent les photographes durant la traditionnelle photo de famille.
Xi Jinping, Vladimir Poutine et d'autres participants au sommet de Pékin saluent les photographes durant la traditionnelle photo de famille.
Source: KEYSTONE/EPA SPUTNIK POOL/VALERY MELNIKOV/ SPUTNIK / KREMLIN POO

Le président chinois Xi Jinping a annoncé samedi la signature d'accords pour 64 milliards de dollars durant le sommet des «Nouvelles routes de la soie». Il a appelé davantage de pays à rejoindre son colossal programme d'infrastructures.

M. Xi et 37 dirigeants étrangers ont achevé à Pékin un forum de trois jours en promettant d'assurer désormais la durabilité financière, sociale et environnementale des projets menés dans le cadre de l'initiative chinoise.

«Nous sommes déterminés à soutenir un développement ouvert, propre et vert et à rejeter le protectionnisme», a déclaré Xi Jinping lors d'une conférence de presse finale, sans accepter de question. Parmi les dirigeants présents figuraient le président russe Vladimir Poutine et celui de la Confédération Ueli Maurer, ou encore les Premiers ministres italien Giuseppe Conte et pakistanais Imran Khan.

Infrastructures

L'initiative des Nouvelles routes de la soie vise à construire des infrastructures de transport et d'énergie dans des pays qui en ont particulièrement besoin en Asie, en Europe, en Afrique, voire au-delà.

Lancée en 2013, elle est financée par des investissements ou des prêts de centaines de milliards d'euros. Ses détracteurs lui reprochent de favoriser les entreprises chinoises, d'endetter les nations bénéficiaires ou encore de nuire à l'environnement.

Cas d'école: le Sri Lanka qui, incapable d'honorer ses remboursements, a déjà dû céder à Pékin le contrôle d'un port pour 99 ans. Les Etats-Unis et la plupart des pays d'Europe occidentale ont ainsi affiché jusqu'ici leur scepticisme.

«Un message clair»

Ce qui n'entame pas l'attrait de l'initiative chinoise: des responsables d'entreprise ont ainsi signé durant le sommet des accords pour un montant de 64 milliards de dollars (autant en francs), a annoncé Xi Jinping.

«Le forum de cette année envoie un message clair: de plus en plus d'amis et partenaires vont rejoindre la coopération dans le cadre des Nouvelles routes de la soie», a-t-il estimé.

Répondant aux critiques sur la dette, Xi Jinping a par ailleurs assuré que les entreprises et les lois du marché auront désormais un rôle moteur. «Cela rendra les projets plus durables et créera un environnement juste et non-discriminatoire pour les investisseurs étrangers», invités à rejoindre l'initiative, a-t-il déclaré.

Durabilité des projets

Dans un communiqué final diffusé à l'issue du sommet, les dirigeants participants ont par ailleurs souligné «l'importance de la durabilité économique, sociale, fiscale, financière et environnementale des projets».

Vendredi, avant le début du sommet, Ueli Maurer avait défendu le méga-projet chinois. Selon lui, les milliards investis de par le monde créent des emplois et de la sécurité. Et prospérité rime avec stabilité.

Avec cette initiative la Chine sert certainement aussi ses propres intérêts, avait déclaré le ministre des Finances dans un entretien avec la Neue Zürcher Zeitung. Si l'on ne peut le contester, on ne peut non plus le reprocher à la Chine. Car c'est le cas pour toutes les grandes économies nationales, avait-il complété.

«Montée de la résistance»

La Chine, empêtrée depuis 2018 dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis de Donald Trump, cherche à endosser le rôle de leader de la coopération multilatérale.

Vladimir Poutine a ainsi loué Pékin samedi pour «ses manières tout à fait civilisées et douces», égratignant au passage les Etats-Unis. «Personne ne veut des sanctions, personne ne veut des guerres commerciales, sauf ceux qui les initient», a-t-il déclaré.

Essayant de contrer les critiques sur l'opacité supposée de certains accords, Xi Jinping avait déjà appelé vendredi à la «tolérance zéro» vis-à-vis de la corruption.

«Face à cette montée de la résistance depuis un an et demi et cette image de la dette, la Chine essaie de se repositionner et d'apporter un message qui rassure», analyse Nadège Rolland, analyste au cabinet américain National Bureau of Asian Research. «Mais après, il faudra voir comment ça se passe dans les faits», souligne-t-elle.

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