TigréChine et Russie s'opposent à une déclaration de l'ONU
ATS
6.3.2021 - 08:32
La Chine et la Russie ont bloqué vendredi soir l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU demandant la «fin des violences» au Tigré en Ethiopie. Cela a entrainé l'abandon du projet de texte après deux jours de négociations, a appris l'AFP auprès de sources diplomatiques.
Keystone-SDA
06.03.2021, 08:32
ATS
«Il n'y aura pas» de déclaration, a déclaré un diplomate sous couvert d'anonymat. Il «n'y a pas de consensus» et «il n'est pas prévu d'aller plus loin», a confirmé une autre source diplomatique, également sous couvert d'anonymat.
Selon un troisième diplomate, la Chine a bloqué le projet en exigeant d'enlever du projet de texte, maintes fois remanié depuis jeudi matin, une mention du Conseil de sécurité réclamant la «fin des violences au Tigré». Cette demande était inacceptable pour les Occidentaux et l'Irlande, membre non permanent du Conseil de sécurité et rédactrice du projet de déclaration.
La Russie s'est jointe à l'opposition de la Chine. L'Inde a aussi fait barrage au texte, mais in fine pour un détail mineur qui nécessitait un petit amendement, selon des diplomates.
Pékin et Moscou, auprès desquels aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat, considèrent que le conflit armé au Tigré depuis début novembre relève d'une «affaire intérieure». Selon un diplomate, les deux capitales auraient accepté un texte sous condition qu'il ne porte que sur la situation humanitaire dans cette région dissidente du nord de l'Ethiopie.
Jeudi matin, le Conseil de sécurité de l'ONU avait tenu une visioconférence à huis clos sur le Tigré, mais déjà sans pouvoir s'entendre sur une déclaration commune. Une poursuite de négociations avait cependant été décidée.
Pour la première fois depuis le début du conflit, les pays africains membres du Conseil (Kenya, Niger, Tunisie), qui privilégiaient jusqu'alors une résolution de la crise via une médiation de l'Union africaine, avaient affirmé leur accord pour l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité. «Ce n'était plus tenable» pour les Africains, au vu de l'aggravation de la crise, relevait alors un diplomate auprès de l'AFP.