Coup d'Etat Cinquième jour de manifestations à Rangoun

ATS

10.2.2021 - 06:42

Les Birmans sont à nouveau descendu mercredi dans la rue pour le cinquième jour consécutif, afin de montrer leur détermination face aux généraux putschistes. Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées à la mi-journée dans le centre de Rangoun.

«Nous ferons tout pour rejeter le gouvernement militaire», a déclaré à l'AFP Kyaw Kyaw, un employé d'hôtel. «Nous ne voulons pas rester sous la dictature. J'ai aussi un peu peur après la répression d'hier», a ajouté Khin Nyein Wai, étudiant.

Une manifestation était également en cours à Naypyidaw, la capitale construite par la junte militaire au coeur de la jungle. Selon la ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, les militaires ont mené mardi soir un raid contre les locaux de la formation à Rangoun.

«Le dictateur militaire a investi et détruit le quartier général de la LND aux environs de 21h30», a indiqué le parti sur sa page Facebook, alors qu'avaient lieu des manifestations dans plusieurs villes, réprimées avec des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc. L'ONU a condamné mardi l'usage «disproportionné» et «inacceptable» de la force par l'armée auteure la semaine dernière d'un coup d'Etat.

Le vent de contestation est inédit en Birmanie depuis le soulèvement populaire de 2007.
Le vent de contestation est inédit en Birmanie depuis le soulèvement populaire de 2007.
ATS

Rassemblements interdits

Les autorités ont interdit depuis lundi soir les rassemblements de plus de cinq personnes à Rangoun, Napypidaw et dans d'autres villes. Un couvre-feu a été décrété.

Ces derniers jours, des centaines de milliers de manifestants ont défilé à travers le pays, réclamant la libération des personnes détenues, la fin de la dictature et l'abolition de la constitution de 2008, très favorable à l'armée. Ce vent de contestation est inédit depuis le soulèvement populaire de 2007, la «révolution de safran» menée par les moines et violemment réprimée par les militaires.

Le putsch du 1er février a mis fin à une brève parenthèse démocratique d'une décennie. L'armée conteste la régularité des législatives de novembre, remportées massivement par la LND. Mais des observateurs internationaux n'ont pas constaté de problèmes majeurs lors de ce scrutin.

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