Assemblée nationaleClimat dans la constitution française
ATS
16.3.2021 - 19:29
Keystone-SDA
16.03.2021, 19:29
L'Assemblée nationale française a approuvé mardi par un large vote l'inscription du climat dans la Constitution. Le Sénat à majorité de droite doit s'emparer en mai de ce sujet sur lequel le président français Emmanuel Macron veut un référendum.
Les députés ont approuvé en première lecture ce projet de révision constitutionnelle par 391 voix pour, celles de la majorité et d'une partie de la gauche, 47 contre et 115 abstentions. Les oppositions le perçoivent tantôt comme «symbolique», tantôt comme un «coup de com'» du chef de l'Etat, «camouflant des renoncements» écologiques.
«Nous allons vers le référendum promis par le président de la République», s'est félicité pour sa part le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti après le scrutin, alors que des parlementaires doutent de son organisation.
Suivant les préconisations de la Convention citoyenne sur le climat, il s'agit de graver à l'article 1er de la Loi fondamentale que la France «garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique».
La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a salué sur Twitter «une avancée majeure». Mme Pompili porte en parallèle le vaste projet de loi «climat et résilience» et sa batterie de mesures sur le logement ou la publicité, lui aussi issu de la Convention citoyenne.
«Une pastille verte»
Les socialistes et communistes ont soutenu le texte constitutionnel, même s'ils auraient souhaité inscrire un principe de «non-régression» en matière environnementale. A l'inverse, les Insoumis fustigent «une pastille verte qu'Emmanuel Macron entend mettre dans la Constitution» et se sont prononcés contre un «projet inutile».
Les élus LR se sont très majoritairement abstenus. Vingt d'entre eux ont cependant voté contre «une norme environnementale suprême» et «un gouvernement des juges derrière». «La droite qui a toujours été au rendez-vous de l'écologie est amère», a affirmé leur orateur Julien Aubert, qui ne veut pas empêcher une consultation des Français dans la tradition gaulliste.
L'organisation d'un référendum nécessite au préalable l'accord de l'Assemblée nationale et du Sénat sur un même texte.