Changement climatique «Des avertissements urgents sont devenus des réalités mortelles»

ATS

11.9.2023 - 12:04

«Le futur dystopique est déjà là», a déploré lundi le chef des droits de l'homme de l'ONU, alertant sur le changement climatique qui déchaîne incendies, inondations et canicules dévastatrices, poussant un nombre croissant de migrants à fuir.

Une route inondée par l'eau de la rivière Yamuna en crue à New Delhi, Inde, samedi 15 juillet 2023. Le niveau de la rivière Yamuna, qui traverse la capitale indienne, a battu un record vieux de 40 ans et atteint 207,71 mètres, selon un communiqué du bureau du premier élu de New Delhi, Arvind Kejriwal. 
Une route inondée par l'eau de la rivière Yamuna en crue à New Delhi, Inde, samedi 15 juillet 2023. Le niveau de la rivière Yamuna, qui traverse la capitale indienne, a battu un record vieux de 40 ans et atteint 207,71 mètres, selon un communiqué du bureau du premier élu de New Delhi, Arvind Kejriwal. 
KEYSTONE

«Le changement climatique plonge des millions de personnes dans la famine. Il détruit des espoirs, des opportunités, des foyers et des vies. Ces derniers mois, des avertissements urgents sont devenus des réalités mortelles, encore et encore, partout dans le monde», a déclaré Volker Türk à l'ouverture de la 54e session du Conseil des droits de l'homme.

«Nous n'avons pas besoin d'autres avertissements. Le futur dystopique est déjà là. Nous avons besoin d'une action urgente, maintenant. Et nous savons ce qu'il faut faire. La vraie question est: qu'est-ce qui nous en empêche?», a-t-il lancé.

Son cri d'alarme fait suite à l'échec du G20 ce week-end à appeler à une sortie des énergies fossiles, contrairement aux espoirs de plusieurs observateurs.

Alors que les changements climatiques renforcent les déplacements de populations, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a dénoncé «l'indifférence» face la tragédie des migrants qui périssent sur les routes migratoires.

«Je suis choqué par la nonchalance qui se manifeste face aux plus de 2.300 personnes qui ont été déclarées mortes ou disparues en Méditerranée cette année» dont plus de 600 lors d'un seul naufrage au large de la Grèce en juin, a-t-il dit.

«Il est évident qu'un nombre bien plus important de migrants et de réfugiés meurent» ailleurs dans le monde, «y compris dans la Manche, dans le Golfe du Bengale et dans les Caraïbes, où les personnes en quête de protection sont constamment repoussées et expulsées», a-t-il dénoncé.

Il a également pointé du doigt les situations «le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, où les expulsions et les procédures de renvoi accélérées soulèvent de graves questions» ainsi qu'"à la frontière du Royaume d'Arabie saoudite, où mes services demandent des éclaircissements urgents sur les allégations d'assassinats et de mauvais traitements».

Dans son discours, le Haut-Commissaire a également dressé une longue liste des violations des droits de l'homme à travers le monde, critiquant de nombreux pays, y compris la Chine, l'Iran et le Pakistan.

A l'égard de la Chine, il a souligné que les «récents défis économiques du pays soulignent la nécessité d'une approche plus participative qui respecte tous les droits de l'homme – y compris les droits des membres des minorités ethniques, des habitants des communautés rurales, des travailleurs migrants de l'intérieur, des personnes âgées et des personnes handicapées».