Yémen Combats à Hodeïda malgré la trêve

ATS

17.12.2018 - 23:53

Jeudi dernier, des délégations du gouvernement et des rebelles Houthis ont conclu un accord en Suède, sous l'égide de l'ONU, prévoyant de cesser immédiatement les hostilités dans le port yéménite de Hodeïda (archives).
Jeudi dernier, des délégations du gouvernement et des rebelles Houthis ont conclu un accord en Suède, sous l'égide de l'ONU, prévoyant de cesser immédiatement les hostilités dans le port yéménite de Hodeïda (archives).
Source: KEYSTONE/AP TT NEWS AGENCY/PONTUS LUNDAHL

Des combats ont repris dans la nuit de lundi à mardi dans le port yéménite de Hodeïda (ouest), selon une source progouvernementale. Et ce, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve entre le gouvernement et les rebelles Houthis

Les affrontements ont éclaté dans l'est de cette ville portuaire quelques minutes après minuit, heure prévue (lundi à 22h00 en Suisse) pour un cessez-le-feu, a annoncé ce responsable à l'AFP.

Jeudi dernier, des délégations du gouvernement et des rebelles Houthis avaient conclu un accord en Suède, sous l'égide de l'ONU, prévoyant de cesser immédiatement les hostilités dans cette région, le principal front dans le conflit yéménite ces derniers mois. D'intenses combats et des raids aériens s'étaient toutefois poursuivis ce week-end.

Selon des habitants de Hodeïda joints au téléphone, des combats sporadiques avaient encore eu lieu dans la journée de lundi, à l'est et au sud de Hodeïda par où transitent l'essentiel de l'aide et des importations alimentaires du Yémen.

"Raisons opérationnelles"

Cette trêve devait initialement entrer en vigueur la semaine passée mais a été retardée pour des "raisons opérationnelles", a expliqué sans autres précisions à l'AFP un responsable de l'ONU, parlant sous le couvert de l'anonymat.

Un responsable de la coalition menée par l'Arabie saoudite qui intervient militairement au Yémen en soutien au gouvernement avait confirmé que la trêve serait appliquée à partir de mardi, heure locale. "Le mécanisme pour appliquer l'accord n'est pas encore clair et nous sommes dans l'attente d'une annonce de l'ONU à ce propos", avait-il toutefois déclaré à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat.

Selon les termes de l'accord annoncé jeudi dernier par l'ONU, le cessez-le-feu devait initialement entrer "immédiatement" en vigueur à Hodeïda.

Scepticisme de la coalition

Un retrait des rebelles des ports de Hodeïda, Al-Salif et Ras Issa est aussi programmé pour le 31 décembre et celui des forces progouvernementales et des rebelles de la ville de Hodeïda est prévu pour le 7 janvier, a dit le responsable de la coalition.

Il a assuré que la coalition ferait "tout son possible pour respecter la trêve à moins que les Houthis ne la violent". Et il s'est montré sceptique sur la capacité de ces derniers à l'observer, estimant qu'ils n'avaient "historiquement jamais respecté les règles de la guerre".

Face à la poursuite d'affrontements, dans lesquels au moins 29 combattants sont jusqu'à présent morts selon des sources progouvernementales, l'émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, a exhorté les belligérants à respecter l'accord de trêve.

Dans un tweet, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) s'est inquiétée de "la poursuite des combats à Hodeïda", ajoutant que ses équipes soignaient de nombreux civils blessés.

Sept trêves rompues

Une grande prudence reste de mise quant à la viabilité du cessez-le-feu : depuis le début du conflit en 2014 -date à laquelle les rebelles Houthis en provenance du nord ont notamment pris la capitale Sanaa-, sept trêves négociées par l'ONU n'ont pas tenu.

La dernière en date, quasi inespérée, a été obtenue au milieu de pressions internationales sur les parties pour qu'elles mettent fin à un conflit qui a provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire au monde.

La guerre au Yémen a fait au moins 10'000 morts et des millions de personnes sont menacées de famine.

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