Gaza Commandant du Djihad islamique tué à Gaza

12.11.2019

Le Djihad islamique a lancé de nombreuses roquettes en direction d'Israêl, après l'attaque israélienne.
Le Djihad islamique a lancé de nombreuses roquettes en direction d'Israêl, après l'attaque israélienne.
Source: KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER

L'armée israélienne a tué mardi dans une frappe à Gaza un haut commandant du Djihad islamique. Le groupe armé palestinien a tiré en représailles un barrage de roquettes sur Israël, laissant craindre une escalade des violences.

L'épouse du commandant palestinien est morte également dans le raid aérien contre leur maison. Après le tir de barrage de roquettes, l'armée israélienne a multiplié les frappes contre des «sites» du Djihad islamique tuant trois autres Palestiniens et blessant des dizaines d'autres, selon les autorités locales.

Les tirs de dizaines de projectiles ont activé les sirènes dans de nombreuses villes israéliennes à proximité de la bande de Gaza et jusque dans la métropole économique Tel-Aviv, où les écoles et les universités ont été fermées.

Les secouristes israéliens ont dit avoir traité 39 personnes. Si la majorité des roquettes ont été interceptées par le bouclier antimissile «Iron Dome», d'autres sont tombées en territoire israélien. Elles ont endommagé une maison, une usine et une autoroute, où un tir a presque foudroyé des voitures en circulation.

Raid en Syrie

A Damas, en Syrie, des frappes ont ciblé quasi simultanément la maison d'un responsable politique du Djihad islamique, tuant deux personnes dont son fils, ont indiqué l'agence officielle syrienne Sana et le Djihad islamique, en imputant la responsabilité à Israël, qui s'est refusé à tout commentaire.

Le Djihad islamique a confirmé «l'assassinat» du commandant et de sa femme dans la frappe sur l'étage de l'immeuble où ils résidaient à Gaza. Agé de 41 ans et père de cinq enfants, l'homme avait rejoint les rangs du groupe palestinien dans les années 1990. Il était le commandant pour le nord de Gaza.

«Il était responsable de plusieurs attaques terroristes, de tirs de roquettes sur l'Etat d'Israël ces derniers mois et avait l'intention de perpétrer des attaques imminentes», a affirmé le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou après la frappe survenue à l'aube.

«Alerte maximale»

En «alerte maximale» après l'opération israélienne, le Djihad islamique a promis un barrage de roquettes sur Israël. L'Etat hébreu a fait état d'un «nombre important» de tirs depuis Gaza, sous contrôle depuis plus de dix ans d'un autre mouvement islamiste, le Hamas, et sous blocus israélien.

«Israël ne souhaite pas une escalade, mais nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour nous protéger. Je vous le dis d'avance, cela pourrait prendre du temps», a prévenu M. Netanyahou à l'issue d'une rencontre avec les chefs de l'armée et des services de sécurité intérieure (Shin Beth), qui ont collaboré à cette opération. L'armée a dit se préparer «à plusieurs jours d'affrontements».

Outre le commandant du Djihad islamique Baha Abou Al-Ata et son épouse, cinq autres Palestiniens ont péri dans des frappes israéliennes visant le groupe islamiste. Le ministère de la santé à Gaza a aussi fait état d'au moins 31 blessés, dont certains grièvement.

Nouveau ministre de la défense

L'opération de mardi intervient alors que M. Netanyahou, en quête d'appuis pour tenter de se maintenir au pouvoir au moment où son rival Benny Gantz a été choisi pour essayer de former un gouvernement, vient de nommer un nouveau ministre de la défense, Naftali Bennett, issu d'un petit parti de droite.

«Nous cherchions le moment opportun, un moment où [le commandant, ndlr] n'est pas protégé par un bouclier humain», afin de minimiser les pertes potentielles, a précisé le porte-parole de l'armée, les services secrets israéliens affirmant avoir eu des informations sur la chambre où il dormait.

Plusieurs figures anti-israéliennes, dont le cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas, ont été visées par des éliminations ciblées par le passé, à Gaza ou à l'étranger.

Avant Abou al-Ata, le dernier assassinat ciblé était celui de Hamad al-Khodori, 34 ans, considéré comme un argentier facilitant des transferts de fonds entre l'Iran, ennemi juré d'Israël, et les mouvements Djihad islamique et Hamas.

Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres dans l'enclave depuis 2008. Mais ce groupe islamiste armé, contrairement au Djihad islamique, avait depuis approuvé un accord de trêve négocié par l'entremise de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar.

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