PérouConditions d'incarcération légales pour l'ex-président Castillo
ATS
23.12.2022 - 01:24
Le président péruvien destitué Pedro Castillo est détenu dans des conditions légales et ne souffre pas de «complications physiques». C'est ce qu'a annoncé jeudi le Médiateur de la République qui a vu l'ex-chef d'Etat en détention.
23.12.2022, 01:24
23.12.2022, 07:04
ATS
«Nous avons rencontré l'ancien président et son équipe de défense technique et avons vérifié que les conditions de détention sont conformes à celles prévues par le Code d'application des peines», a écrit sur Twitter le Médiateur, dont un fonctionnaire a accompagné une délégation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) qui a visité l'ex-dirigeant dans sa prison.
«D'après la communication que nous avons eue il y a un moment, (M. Castillo) nous a dit qu'il est dans une situation stable (...) Il n'y a pas de complications physiques», a précisé auprès de l'AFP Carlos Fernandez.
Un peu plus tôt dans la journée, l'avocat de M. Castillo, Me Wilfredo Robles, avait indiqué sur le compte Twitter du président déchu avoir «demandé une réunion» entre son client et la délégation de la CIDH dans le pays depuis lundi. M. Castillo affirmait être «arbitrairement privé» de ses droits et demandait que la rencontre «soit organisée de toute urgence».
Des membres de la délégation de la CIDH ont rencontré les autorités à Ayacucho (sud), où au moins 10 personnes sont mortes lors d'affrontements avec les militaires qui assuraient le maintien de l'ordre dans le cadre de l'état d'urgence décrété par le gouvernement. D'autres se sont rendus à Lima et Cusco (sud-est).
22 morts
Ils ont rencontré «des organisations, des mouvements sociaux et des dirigeants de peuples indigènes pour recueillir des témoignages sur les manifestations et le contexte de la crise institutionnelle», a indiqué la CIDH, organe autonome de l'Organisation des Etats américains (OEA).
Selon le Défenseur du peuple péruvien, au moins 22 personnes ont été tuées et plus de 600 blessées lors des affrontements entre les ofrces de scéurité et les manifestants qui réclament la dissolution du Parlement et la démission de la nouvelle présidente Dina Boluarte, ancienne vice-présidente.
Jeudi, Human Rights Watch a appelé les autorités péruviennes à «mener des enquêtes immédiates, approfondies et indépendantes» sur le «meurtre» de manifestants.
De violentes manifestations secouent le Pérou depuis le 7 décembre et la destitution puis l'arrestation de l'ex-président Pedro Castillo qui avait tenté de dissoudre le Parlement et gouverner par décrets, une action qualifiée de «coup d'Etat» par le parlement et pour laquelle il est poursuivi pour «rébellion» et «conspiration». Pour tenter d'atténuer la crise, le Parlement a approuvé mardi le report des élections générales de 2026 à avril 2024.