Des «blocages inacceptables» qui menacent l'économie et doivent prendre fin: le premier ministre canadien est monté au créneau mercredi contre les manifestants anti-mesures sanitaires qui bloquent depuis bientôt deux semaines Ottawa. La police a menacé d'intervenir.
«Les blocages, les manifestations illégales sont inacceptables» et ont «un impact négatif pour nos commerces, nos manufacturiers», a déploré le chef du gouvernement Justin Trudeau devant les députés. «Nous devons tout faire pour y mettre un terme».
De son côté, la police a averti les manifestants, que «quiconque bloque les rues ou aide d'autres personnes à les bloquer pourra être poursuivi» et «est susceptible d'être interpellé». Elle a précisé que des véhicules pourraient être saisis. Mardi, elle avait fait état de 23 interpellations depuis le début du mouvement.
Se «battre jusqu'au bout»
Mais mercredi soir dans les rues de la capitale fédérale, l'ambiance était toujours à la contestation et à la fête. «On ne va nulle part», lâche John Deelstra, présent depuis le premier jour de la manifestation, tout sourire, derrière le volant de son camion arborant des pancartes «liberté». Même rengaine un peu plus loin: Lloyd Brubacher affirme qu'il compte se «battre jusqu'au bout, peu importe le résultat».
Quelque 400 poids lourds sont toujours installés sur la colline parlementaire et sous les bureaux de Justin Trudeau. Des manifestants ont sorti des barbecues en pleine rue, des feux de camp sont allumés, la musique bat son plein. Des bidons d'essence, qui servent à ravitailler les camions en continu, sont disposés çà et là, a constaté une journaliste de l'AFP.
Initialement baptisé «convoi de la liberté», ce mouvement canadien visait à l'origine à protester contre la décision d'obliger les camionneurs à être vaccinés pour franchir la frontière avec les Etats-Unis. Mais il s'est rapidement transformé en mouvement contre les mesures sanitaires dans leur ensemble et contre le gouvernement.
Depuis, il a fait tache d'huile à l'étranger, de New York à la Nouvelle-Zélande. Des milliers d'entre eux prévoient de rallier Paris vendredi soir et certains appellent ensuite à rejoindre Bruxelles pour une «convergence européenne» le lundi 14 février.