Emmanuel Macron a jugé lundi «inacceptables» les violences la veille en Corse et affirmé qu'il n'y aurait «pas de discussion» sans «retour à l'ordre préalable».
«Ce que j'ai vu ce week-end est inacceptable, y compris avec des responsables politiques en tête de cortège», a-t-il dit sur France Inter, au lendemain d'affrontements lors d'une manifestation pour Yvan Colonna, le meurtrier du préfet Erignac mortellement agressé en prison par un autre détenu.
Une nouvelle manifestation, à laquelle participait notamment Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, s'est déroulée dimanche après-midi à Ajaccio. Elle a dégénéré en violents affrontements entre 150 à 200 jeunes gens, souvent cagoulés et équipés de masques à gaz, et les policiers, tandis que des heurts se produisaient également près de Bastia.
Selon Emmanuel Macron, l'assassinat d'Yvan Colonna en prison est «grave et inacceptable», mais ce dernier «n'est pas un héros» car «il a été condamné à plusieurs reprises» et fut «le lâche assassin du préfet Érignac» en 1998.
«La République ne peut accepter qu'un détenu soit ainsi abattu dans ces conditions par un autre détenu, et c'est pour ça que je prendrai des mesures très claires sur la base des rapports et de l'ensemble des faits qui me seront donnés», a-t-il ajouté.
Mais «le retour à l'ordre est un préalable à toute chose», a prévenu le chef de l'Etat, alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'était engagé à ouvrir dès cette semaine des négociations sur «l'ensemble des problématiques corses», dont «l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie restant à préciser».
«Il n'y aura pas de discussion avec des gens qui se comportent comme cela», a affirmé Emmanuel Macron.
«Je suis favorable à toute évolution si elle répond aux besoins de la population. C'est pour ça que j'ai toujours dit +il n'y a pas de tabou+» mais «l'autonomie n'est pas l'indépendance» et «n'est pas un objectif en soi», a-t-il souligné.