Climat Coup d'envoi d'une COP hors norme à Dubaï

ATS

30.11.2023 - 12:21

La COP28 s'est ouverte officiellement à Dubaï, coup d'envoi de deux semaines de négociations ardues sur le climat et la transition énergétique. Un première décision cruciale est attendue dès jeudi pour mettre en oeuvre un fonds pour compenser les pertes et dommages dans les pays vulnérables.

Aux portes du désert, le site de l'Exposition universelle 2020 devient ainsi pour deux semaines le coeur battant de la diplomatie climatique. Les Emirats et l'ONU espèrent une COP aussi historique que celle de Paris en 2015.
Aux portes du désert, le site de l'Exposition universelle 2020 devient ainsi pour deux semaines le coeur battant de la diplomatie climatique. Les Emirats et l'ONU espèrent une COP aussi historique que celle de Paris en 2015.
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La 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique a été lancée par le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, président de la précédente conférence, qui a appelé à un court moment de silence pour «tous les civils ayant trouvé la mort dans le conflit actuel à Gaza», en même temps que pour deux diplomates vétérans des COP et récemment décédés.

Aux portes du désert, le site de l'Exposition universelle 2020 devient ainsi pour deux semaines le coeur battant de la diplomatie climatique. Les Emirats et l'ONU espèrent une COP aussi historique que celle de Paris en 2015.

Pertes et dommages

La première grande décision de cette conférence à l'affluence record devrait intervenir dès jeudi, avec l'adoption en séance plénière de la mise en oeuvre du nouveau fonds pour compenser les pertes et dommages liés au climat dans les pays vulnérables, après un an de négociations très tendues entre pays du Nord et du Sud.

«Le travail est loin d'être achevé», a toutefois réagi par avance l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis). «On ne sera pas tranquilles tant que ce fonds ne sera pas financé convenablement et commencera à alléger le fardeau des communautés vulnérables».

Reste en effet à savoir de combien sera doté ce fonds, qui sera initialement abrité par la Banque mondiale. L'adoption attendue jeudi ouvrira la voie à l'annonce de promesses financières des pays développés.

L'Union européenne, l'Allemagne, la France, le Danemark ainsi que les Emirats arabes unis sont censés s'engager d'ici samedi à quelques centaines de millions de dollars de mise de départ, selon des négociateurs interrogés par l'AFP. Mais «on attend des promesses en milliards, pas en millions», a pressé Rachel Cleetus, du groupe américain Union of Concerned Scientists (UCS).

Fossiles en vue

Cette adoption dès le premier jour libèrerait les délégués pour qu'ils se concentrent sur les autres batailles à l'ordre du jour, à commencer par les énergies fossiles, qui seront au coeur des débats de cette COP.

«Evidemment, je suis fortement en faveur d'un texte qui inclue la sortie» des énergies fossiles, même avec un calendrier progressif, avait déclaré mercredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le président de la COP28, Sultan Al Jaber, également directeur général de la compagnie pétrolière nationale Adnoc, est sous le feu des critiques après la publication de notes internes de préparation de réunions officielles énumérant des arguments pour la promotion des projets d'Adnoc à l'étranger. Il a rejeté ces accusations mercredi.

Le roi Charles et Alain Berset

Si des personnalités et ONG crient au scandale, un boycott de la COP28 n'est pas à l'ordre du jour, tant les enjeux sont vertigineux et évidents à la fin d'une année de surchauffe météo. M. Guterres a lui-même défendu l'intérêt d'avoir l'Emirati aux commandes de la COP pour parler de la sortie des énergies fossiles.

«Je pense qu'il est dans une meilleure position pour dire ça à ses collègues de l'industrie des énergies fossiles que s'il était membre d'une ONG avec un bilan pro-climat solide», a-t-il dit.

Plus de 97'000 personnes (délégations, médias, ONG, lobbys, organisateurs, techniciens...) sont accréditées, deux fois plus que l'an dernier. Environ 180 chefs d'Etats et de gouvernements sont attendus selon les organisateurs d'ici le 12 décembre, fin théorique de la conférence.

Le pape François, grippé, a annulé sa venue, mais plus de 140 dirigeants défileront à la tribune vendredi et samedi, après la journée cérémonielle d'ouverture jeudi, pour des discours de quelques minutes censés donner une impulsion politique aux négociations byzantines qui occuperont les délégations pendant deux semaines. Parmi eux, le président de la Confédération Alain Berset.

Le roi Charles III s'exprimera vendredi en ouverture de ce sommet de dirigeants, sans le président américain Joe Biden, remplacé par sa vice-présidente Kamala Harris, ni son homologue chinois, Xi Jinping.

Le président israélien Isaac Herzog profitera de l'occasion pour mener une série de réunions diplomatiques destinées à faire libérer d'autres otages détenus par le Hamas, ont indiqué ses services. Il pourrait même croiser le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, car ils sont inscrits pour s'exprimer à quelques minutes d'intervalle vendredi.