Coronavirus Covid: l'ONU appelle à protéger les réfugiés

ATS

5.10.2020 - 12:46

Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés estime que la protection des réfugiés et la lutte contre la pandémie sont toutes les deux possibles.
Le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés estime que la protection des réfugiés et la lutte contre la pandémie sont toutes les deux possibles.
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Les camps de réfugiés dans le monde n'ont pour le moment pas dû faire face à des hécatombes de cas de Covid. L'ONU a appelé lundi à Genève à ne pas «baisser la garde» sur cette question.

Les réfugiés et les déplacés internes sont les plus vulnérables, étant donné que beaucoup d'entre eux se trouvent dans les communautés d'accueil. «Pour cette raison, ils sont exposés à la même menace de contagion» que le reste de la population, a affirmé le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés Filippo Grandi au début du comité exécutif de l'agence onusienne. Pour celle-ci, la réponse à cette situation a constitué «un défi comme jamais».

Face au coronavirus, le patron du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a réitéré son appel aux Etats à ne recourir qu'à des restrictions temporaires, non discriminatoires et conformes aux droits de l'homme. Un appel relayé également lundi par l'ambassadeur suisse auprès l'ONU à Genève Jürg Lauber.

Celui-ci a aussi affirmé que les réinstallations de réfugiés depuis les pays tiers, largement affectées dans les différents Etats depuis le début de la pandémie, avaient repris en Suisse. Selon lui, l'augmentation de la responsabilisation des réfugiés et des communautés d'accueil pendant la pandémie «doit être maintenue» après le Covid. Les fermetures de territoires ne doivent pas violer le principe de non-refoulement, a insisté de son côté M. Grandi.

Il y a quelques jours, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme avait dénoncé de possibles refoulements de migrants depuis la Libye. Le pays qui donne «l'exemple le plus flagrant» des situations auxquelles les réfugiés doivent faire face, dit encore M. Grandi. Plus de 110 Etats ont de leur côté réussi à maintenir un système d'asile adapté malgré les dispositifs mis en place pour lutter contre le Covid.

Evaluation lancée à l'intérieur du HCR

La pandémie n'a pas arrêté les conflits, ni les désastres naturels, a fait remarquer le Haut commissaire. Le nombre de déplacés dépasse désormais les 79 millions, un record. M. Grandi est notamment très inquiet par la situation au Sahel où 600'000 personnes ont dû fuir depuis un an leur habitation.

De son côté, la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) Henrietta Fore a relevé qu'un tiers des 12 millions d'enfants réfugiés dans le monde restent déscolarisés. Son entité et le HCR veulent assister dans les prochaines années 10 millions d'enfants réfugiés et des communautés d'accueil, de même que leurs proches.

Il est possible de protéger les réfugiés et de lutter contre la pandémie, a également insisté M. Grandi qui a dénoncé toute attitude xénophobe. A l'intérieur même du HCR, il a précisé qu'une évaluation indépendante sur les discriminations rendrait un rapport dans quelques mois et qu'un groupe consultatif mondial sur la diversité allait être lancé. Autre inquiétude selon lui, les Etats qui «externalisent» l'asile au-delà de leurs frontières violent le droit international.

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