L'assaut du Capitole a été la «culmination d'une tentative de coup d'Etat»: une commission d'enquête parlementaire a placé jeudi Donald Trump au centre d'un «complot» visant à le maintenir au pouvoir.
"Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'Etat", a affirmé le chef de la commission d'enquête parlementaire Bennie Thompson. "Donald Trump était au centre de ce complot".
L'élue conservatrice Liz Cheney, l'une des rares voix du Grand Old Party à avoir ouvertement critique Donald Trump, a pris directement ses collègues républicains à partie: "Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera".
La policière Caroline Edwards, première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers, a comparé les abords du Capitole à "une zone de guerre".
L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des "Proud Boys" pendant l'assaut, a confié avoir été choqué par la "colère" qu'il a vue parmi les membres du groupe.
«Culmination d'une tentative de coup d'Etat», selon une commission - Gallery
"Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'Etat", a affirmé le chef de la commission d'enquête parlementaire Bennie Thompson. "Donald Trump était au centre de ce complot".
L'élue conservatrice Liz Cheney, l'une des rares voix du Grand Old Party à avoir ouvertement critique Donald Trump, a pris directement ses collègues républicains à partie: "Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera".
La policière Caroline Edwards, première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers, a comparé les abords du Capitole à "une zone de guerre".
L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des "Proud Boys" pendant l'assaut, a confié avoir été choqué par la "colère" qu'il a vue parmi les membres du groupe.
Une foule déchaînée dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Parlement cette journée après «les encouragements» de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission, en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden.
«Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'Etat», a affirmé Bennie Thompson lors de cette audition de près de deux heures. «Donald Trump était au centre de ce complot».
Depuis près d'un an, ce groupe d'élus – sept démocrates et deux républicains – a entendu plus de 1000 témoins dont deux enfants de l'ancien président et épluché 140'000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.
«Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque», a assené Liz Cheney, une des rares élues républicaines ayant accepté de siéger dans cette commission.
«Zone de guerre»
Pour appuyer ses conclusions, la commission du «6 janvier» a diffusé des images inédites et extrêmement violentes de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020.
Ces vidéos montrent une marée humaine prenant d'assaut le siège du Congrès, s'attaquant à des policiers, appelant à «pendre» le vice-président Mike Pence et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone au milieu d'une foule en délire.
«Ce n'était en rien une visite touristique au Capitole», a lancé Bennie Thompson en allusion à ceux chez les républicains qui ont brandi cet argument. Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ses manifestants de «pacifiques» et assurant qu'il y a «de l'amour dans l'air».
La commission a aussi reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers le 6 janvier, comparant les abords du Capitole à «une zone de guerre». «Je glissais sur le sang des gens», «c'était un carnage, c'était le chaos», a confié la policière.
L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des «Proud Boys» pendant l'assaut, a lui confié avoir été choqué par la «colère» qu'il a vue parmi les membres du groupe.
La démocratie «en danger»
Les images de cette audition ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu mais boudées par les médias les plus conservateurs, nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les Etats-Unis.
Car un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce malgré les innombrables preuves du contraire.
Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait jeudi l'éloge de cette journée, assurant que l'assaut du Capitole était le «plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur».
Celui qui qualifie cette enquête de «chasse aux sorcières» a accusé sur son réseau social Truth Social, à l'issue de l'audience de jeudi, la commission parlementaire d'être biaisée et a réitéré ses allégations de fraude électorale. Selon lui, la commission «refuse de présenter certains des très nombreux témoins et déclarations positifs».
La commission parlementaire juge son enquête essentielle afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. «Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé», a alerté Bennie Thompson.
Pas «légitime»
La majorité des républicains rejettent ses travaux, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dénonçant la commission «la plus politique et la moins légitime de l'histoire des Etats-Unis».
Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.
L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a pris directement ses collègues républicains à partie: «Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera».