BélarusDébut du procès pour corruption d'un rival de Loukachenko
ATS
17.2.2021 - 10:33
Le procès de Viktor Babaryko a commencé mercredi à Minsk, sur fond de répression continue de l'opposition. Il est un rival du président bélarusse dont l'arrestation a participé à l'essor d'un mouvement de contestation postélectoral historique.
M. Babaryko, 57 ans, comptait se présenter à la présidentielle d'août 2020 contre Alexandre Loukachenko. Mais cet ancien banquier, considéré comme le concurrent le plus sérieux du chef de l'Etat, a été arrêté en juin et accusé de blanchiment d'argent.
Son arrestation a entraîné une union des équipes des différents détracteurs du régime qui ont fait campagne pour Svetlana Tikhanovskaïa, épouse d'un blogueur arrêté. L'annonce de la réélection de M. Loukachenko a dans la foulée déclenché un mouvement de protestation qui, malgré la répression, a rassemblé des mois durant des dizaines de milliers de gens dans la rue.
«Fier»
S'exprimant au début du procès, Victor Babaryko s'est dit «fier» du mouvement de protestation visant le président bélarusse, au pouvoir depuis 1994.
«Je suis fier et admiratif de ces gens qui ont vaincu l'esclave au plus profond d'eux-mêmes, n'ont pas eu peur des menaces et qui ont affiché publiquement leur avis sur ce qu'il se passe, qui ont sacrifié leur bien-être, leur liberté et même leur vie pour que d'autres puissent respirer pleinement l'air pur de la liberté», a-t-il dit.
«Les ténèbres, le mal et les mensonges ne peuvent durer éternellement. L'aube viendra éclairer l'immensité de notre Bélarus», a ajouté M. Babaryko. Son procès a débuté en présence d'un important dispositif policier.
Il est accusé par le KGB, les services de sécurité bélarusses, d'avoir «reçu des pots-de-vin d'un groupe organisé en quantité particulièrement importante» pendant la période où il dirigeait Belgazprombank, filiale bélarusse d'une banque appartenant au géant gazier russe Gazprom.
Sa plus proche conseillère Maria Kolesnikova a été l'une des trois figures féminines à la tête de la contestation. Elle a été incarcérée après avoir refusé de s'exiler. Les deux autres, Svetlana Tikhanovskaïa et Veronika Tsepkalo, ont fui le Bélarus.